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Police-Justice

Procès en appel des viols de Mazan: Dominique Pélicot affirme que l'accusé savait pourquoi il venait

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Husamettin Dogan, seul accusé ayant fait appel de sa condamnation en première instance dans le cadre des viols de Mazan, a été enfoncé mardi par Dominique Pélicot, qui assure qu'il savait qu'il s'agissait d'un viol. Gisèle Pélicot doit s'exprimer ce mercredi.

Le procès en appel de Husamettin Dogan, accusé d'avoir violé Gisèle Pélicot à son insu avec la complicité de son époux Dominique Pélicot, se poursuit à la cour d'assises de Nîmes. "Je trouve que c’est indécent qu’il ait fait appel", a déclaré simplement mardi Dominique Pélicot. Husamettin Dogan est le seul de tous les accusés condamnés en première instance a avoir usé de cette voie de recours. "Parce que vous savez ce qu’est l’idécence", a répondu du tac au tac l’avocat de la défense.

"Je n'ai jamais dit que c'était un jeu"

Celui qui a violé sa femme avec des dizaines d'hommes pendant une décennie, pull gris clair, le dos courbé, ne mâche pas ses mots envers l'accusé. Dominique Pélicot l'a assuré: Husammetin Dogan était parfaitement au courant du plan proposé le soir des faits. "Je lui ai dit que je recherchais quelqu’un pour abuser de mon épouse à son insu", a-t-il dit, expliquant lui avoir écrit via la messagerie en ligne Coco (fermée depuis). "Je n’ai jamais dit que c’était un jeu."

Sans cesse dans la confrontation pendant 1h30, Dominique Pélicot a eu un seul moment de faiblesse, au moment de parler de ses conditions de détention, sanglotant sous le regard imperturbable de son ex-femme qui ne l'a pas quitté des yeux Gisèle Pélicot doit à prendre la parole ce mercredi.

L'accusé avait "pleinement conscience de l'état de la victime"

Le matin, le commissaire divisionnaire Jérémie Bosse-Platière, qui a dirigé l'enquête de ce dossier hors-norme, a lui aussi dit n'avoir "aucun doute du fait que" l'accusé "ait eu pleinement conscience de l'état de la victime", sédatée préalablement par son ex-mari.

Lundi, Husamettin Dogan avait clamé: "Je suis là car je n'ai jamais voulu violer cette dame, que je respecte". Il assure avoir cru participer au jeu consenti d'un couple libertin et n'avoir "jamais su qu'elle était droguée".

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Husamettin Dogan avait été condamné par la cour criminelle du Vaucluse en première instance à neuf ans de prison. Poursuivi pour "viols aggravés", il risque jusqu'à 20 ans de réclusion et est cette fois-ci jugé par la cour d'assises et donc des jurés populaires. Dominique Pélicot, condamné à 20 ans de prison, n'a pas fait appel du jugement.

Le verdict, initialement prévu mercredi soir, sera plus probablement rendu jeudi.

Constance Bostoen