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Faits divers

Procès des viols de Mazan: peine alourdie pour l'accusé, condamné à 10 ans de prison

Gisèle Pelicot arrive aux assises de Nîmes le  6 octobre 2025.

Gisèle Pelicot arrive aux assises de Nîmes le 6 octobre 2025. - Photo par CHRISTOPHE SIMON / AFP

Le procès en appel des viols de Mazan s'est soldé par 10 ans de prison pour l'unique accusé, refermant la page judiciaire d'une affaire qui a touché le monde entier et érigé en symbole féministe Gisèle Pelicot, pour avoir dit aux victimes de ne "jamais avoir honte".

L'épilogue du procès en appel des viols de Mazan. Husamettin D., le seul accusé qui avait fait appel, a été condamné ce jeudi 9 octobre à 10 ans de prison. C'est un an de plus que la peine prononcée en décembre dernier par la cour criminelle du Vaucluse.

Tout au long de ces quatre jours de procès, cet ancien ouvrier de 44 ans, a nié avoir eu l'intention de violer Gisèle Pelicot et a expliqué que Dominique Pelicot ne lui "avait jamais dit" que la victime "était droguée".

Le procureur général avait requis une peine de 12 ans de prison. Il est condamné à dix années de réclusion assortie d’un suivi socio-judiciaire avec injonction de soins pendant cinq ans.

"Il a mené le combat, il a mené sa parole”

À l’énoncé du verdict, l'accusé n'a pas vraiment réagi. Debout, appuyé sur sa canne, masque chirurgical sur la bouche et lunettes fumées, Husamettin D. est resté de marbre, dans le box. Son avocate, maître Menvielle, s'est entretenue avec lui à l'issue du verdict.

“Il a été ébranlé de voir que malgré ses efforts pour expliquer ce qu’il avait ressenti, la cour d’assises n'a pas retenu. Pour autant, il a mené le combat, il a mené sa parole”, explique-t-elle à RMC.

Plus tôt dans la journée, l’avocat général, dans un réquisitoire fort, avait exprimé une prise de conscience collective tout en soulignant une attitude désespérante d’un accusé dans le déni. À l’annonce du verdict, Gisèle Pelicot, elle, a soufflé un bravo et merci avant de sortir de la cour d’appel sous les applaudissements.

Ses mots, elle les avait réservés aux jurés: elle disait son sentiment d’être allée au bout d’une épreuve. Et justement, les avocats de l’accusé ont annoncé que leur client ne se pourvoirait pas en cassation.

Constance Bostoen