RMC

Féminicide: "Nous voulons généraliser les bracelets anti-rapprochement dès le début de l'année 2020", affirme un député LR sur RMC

A ce jour, 118 femmes auraient été tuées par leur compagnon ou leur ex depuis le début de l'année, selon le décompte du collectif "Féminicides par compagnons ou ex". Pour lutter contre ce fléau, le député LR Aurélien Pradié propose d’élargir l’utilisation du bracelet électronique anti-rapprochement, "dès 2020".

A ce jour, 118 femmes auraient été tuées par leur compagnon ou leur ex depuis le début de l'année, selon le décompte du collectif "Féminicides par compagnons ou ex". Pour lutter contre ce fléau, le député LR Aurélien Pradié propose d’élargir l’utilisation du bracelet électronique anti-rapprochement.

Sa proposition de loi est débattue ce jeudi dans l'hémicycle. Aurélien Pradié (LR) a pris de vitesse le gouvernement et son Grenelle des violences conjugales, qui s'achèvera le 25 novembre. Son texte est pourtant soutenu par la majorité et le gouvernement. La mesure phare de ce texte de loi, a pour objectif de maintenir à distance les conjoints et ex-conjoints violents.

"En Espagne, le bracelet électronique a fait ses preuves"

Une mesure qui a déjà fait ses preuves. Pour tenter d'enrayer ce phénomène dramatique, un député Les Républicains propose de mettre en place un bracelet d'éloignement pour les conjoints violents. Elle a le soutien de l'ensemble des groupes parlementaires: "C’est absolument rarissime que tous les groupes parlementaires soient d'accord", précise le député LR Aurélien Pradié, invité de la matinale de RMC ce jeudi.

"En Espagne, le bracelet électronique a fait ses preuves pour éloigner les compagnons violents", affirme Aurélien Pradié au micro de Jean-Jacques Bourdin. En effet, en Espagne, ce dispositif a contribué à faire baisser les féminicides d'un tiers en 15 ans.

"Actuellement, une femme victime doit attendre 1 mois et demi avant une ordonnance de protection"

Le bracelet électronique anti-rapprochement permet de géo-localiser le conjoint menaçant et de prévenir automatiquement la police s'il se rapproche de sa victime. Il existe déjà mais uniquement pour les personnes condamnées pénalement, et il était jusqu'à présent très peu utilisé. Notamment à cause de son coût mais aussi du délais d’attente avant application.

"Nous voulons généraliser les bracelets anti-rapprochement dès le début de l'année 2020. Il nous faudrait un budget entre 5 et 10 millions d'euros pour les bracelets. Actuellement, une femme victime doit attendre 1 mois et demi avant une ordonnance de protection, nous voulons réduire le délai de réponse de l'ordonnance de protection à 6 jours".

La proposition de loi vise donc à l'appliquer dès lors qu'il y a une enquête pour violence conjugale sans attendre une condamnation. Mais pour que ce ne soit pas contraire à la constitution, qui encadre de façon très stricte les atteintes à la liberté, il faudra que le conjoint soit d'accord pour porter le bracelet.

Il y sera fortement incité, d'après le député porteur de la proposition de loi, car s'il refuse, son dossier passera sur le bureau d'un procureur, et il risquera la prison.

Victor Joanin (avec Caroline Petit)