Fermeture de Coco: "En parler au passé est un grand plaisir" pour les associations

Le site coco.gg a été fermé. C'est le parquet de Paris qui l'a annoncé ce mardi 25 juin. Ce chat en ligne, régulièrement pointé du doigt dans de nombreux faits divers sordides, était dans le viseur des autorités françaises depuis des mois. Il suffisait de rentrer un identifiant, un code postal et un âge pour s'y connecter. Ce mardi, le dirigeant du site et son épouse ont été entendus par les enquêteurs.
SOS Homophobie avait porté plainte contre le site l'année dernière, après un guet-apens homophobe tendu à Marseille. Cette fermeture, c'est une victoire pour sa présidente, Julia Torlet. "Cela fait de nombreux mois qu'on demande la fermeture de ce site et on avait alerté sur sa dangerosité", rappelle-t-elle.
"Site privilégié par les prédateurs"
Il n'y a pas que pour des guet-apens homophobe que Coco.gg était dans le viseur des autorités. Le parquet de Paris qualifie le site de "facilitateur de commission de diverses infractions, notamment des actes de pédocriminalité, de proxénétisme, de prostitution, de viols, de vente de stupéfiants, de guet-apens, voire d'homicides".
"C'était un site privilégié par les prédateurs, tant les clients que les proxénètes. En parler au passé est un grand plaisir", se félicite Sophie Antoine, présidente de l'association Agir contre la prostitution des enfants.
Cette fermeture, c'est un premier pas selon elle, mais cela ne signifie pas la fin du combat. Mardi, son association s'est portée partie civile dans la procédure qui vise le site. "Quelles poursuites vont être engagées contre le propriétaire? S'il est poursuivi pour proxénétisme et condamné, ça va dissuader", poursuit-t-elle.
23.051 procédures ouvertes depuis 2021
Pour l'instant, la plateforme Coco.gg est bien fermée, mais rien ne l'empêche d'être remise en ligne sous un autre nom de domaine. D'autres site de messagerie du même type existent toujours.
Entre le 1er janvier 2021 et le 7 mai 2024, 23.051 procédures en lien avec la plateforme ont été ouvertes. 70 parquets ont transmis des procédures impliquant Coco, au préjudice de 480 victimes. Le site était immatriculé sur l'île anglo-normande de Guernesey.