Frais de justice d’Abdeslam: "Je ne peux pas payer l’assassin de ma fille"

Elisabeth Boissinot a perdu sa fille Chloé, victime du commando des terrasses le 13 novembre. Salah Abdeslam, arrêté en Belgique au mois de mars et incarcéré à Fleury-Mérogis, sera au coeur du procès des attentats de Paris.
La semaine dernière, son avocat a indiqué que Salah Abdeslam percevra l'aide juridictionnelle, payée par l'Etat, qui permet de bénéficier d'une défense en l'absence de ressources suffisantes. Une annonce révoltante pour cette maman qui refuse que ses impôts puissent servir à Salah Abdeslam.
"Ca ne peut pas fonctionner, je ne peux pas payer l'assassin de ma fille. C'est comme si je le félicitais d'avoir tué ma fille", explique-t-elle sur RMC.
"On se débrouille vraiment tout seul"
Le jour de l'annonce de l'avocat de Salah Abdeslam, Elisabeth Boissinot venait de recevoir la feuille d'imposition de Chloé. En colère, elle a partagé sur sa page Facebook un long message dans lequel elle explique sa démarche et reçu de nombreux soutiens.
"Nous en tant que parents de victimes, on se débrouille vraiment tout seul, on est avec notre chagrin, avec l'horreur qui s'est produite (...). Moi que je vais monter à Paris pour des réunions je vais prendre le train, le métro, je vais me débrouiller toute seule", dénonce-t-elle.
Elisabeth Boissinot souhaiterait qu'un autre système puisse être mis en place. "Peut-être faudrait-il édicter une loi, quand il y a des terroristes, des pédophiles et que les financements des avocats soient autres que ceux de la France", propose-t-elle.
La maman de Chloé a décidé d'écrire au président de la République pour lui faire part de sa démarche ainsi qu'aux impôts, auprès de qui elle espère un geste. "Je vais demander un rendez-vous avec le directeur des impôts pour voir s'il ne peut pas annuler les impôts de Chloé", explique-t-elle, reconnaissant qu'elle ne sait pas si sa démarche aboutira. "Je ne sais pas comment je vais faire pour ne pas payer mes impôts mais de moi-même, je ne les paierai pas".