Gendarmes grièvement blessés dans l'Allier: "Ça nous a choqués", témoigne un voisin

De nombreuses questions restent en suspens après l'explosion d'une maison à La Chapelle, près de Vichy (Allier), ce mercredi, vers 13h. L'habitation a été soufflée alors que des gendarmes intervenaient chez un homme âgé de 38 ans, pour l'interpeller. Sept d'entre eux ont été blessés, dont trois grièvement et le pronostic vital de l'un de ces militaires est engagé. Le suspect, "très défavorablement connu des services de police", selon Eric Neveu procureur de la République de Cusset, a été tué dans l'explosion.
Dans ce petit village de moins de 400 habitants, c'est le choc. Habitués au calme, cette agitation soudaine a marqué les esprits. À commencer par les voisins les plus proches de cette maison, comme Jean-Pierre, qui s'est confié au micro de RMC.
"J’étais dans ma cuisine en train de manger avec mon épouse. Il y a eu une détonation, on a vu par la fenêtre que ça flambait avec de la grosse fumée épaisse à des hauteurs pas possibles", se remémore Jean-Pierre.
Des échanges avec les gendarmes blessés
Il décide donc de sortir et de se rapprocher des lieux.
"J'ai vu que ça bougeait de partout, ça criait, ça courait, je me suis mis en bordure et c’est là que j’ai vu les gendarmes qui étaient brûlés, qui souffraient", ajoute ce retraité de 79 ans, qui vit dans le bourg depuis 1978.
À ce moment-là, Jean-Pierre se trouve à cinq mètres des gendarmes blessés. Lui et son épouse échangent avec eux et tentent de les rassurer comme ils peuvent.
"Ils parlaient mais ils étaient complètement affolés, il y en a un qui répétait 'je vais mourir, je vais mourir'. Il pensait à sa petite fille, il nous disait à ma femme et moi: ‘je vais mourir, vous direz à ma petite-fille que je l’aime beaucoup' [...] il disait 'aidez-moi', mais on n’est pas secouriste, on ne pouvait rien faire. On lui a dit d’essayer de rester calme, que ça allait s’arranger, que les secours arrivaient", raconte Jean-Pierre, avec une certaine émotion.
"Il était porté de bons services"
Quelques heures après le drame, Jean-Pierre et son épouse restent marqués. "Ça nous a choqués, surtout de voir les deux gendarmes brûlés. Ça fait mal de voir des gars comme ça, il faut avaler le choc. Ça fait un drole d’effet, surtout quand on connaît la personne", ajoute-t-il.
En effet, il connaissait ce voisin, qui habitait dans le village depuis deux ans. Il le décrit comme "sympathique", "correct" et "porté de bons services".
"On savait qu’il avait des problèmes avec la justice, il ne faut pas se mentir, mais je ne lui ai jamais posé la question du pourquoi, je ne me serais jamais permis [...] il travaillait, il a des tas de voitures sur son terrain et il bricolait beaucoup. Moi je ne m’en occupais pas plus que ça, mais je sais qu’on pouvait lui demander un service et il le faisait", précise Jean-Pierre.
L'homme qui vivait dans cette maison avait proféré, la veille, des menaces à l'encontre d'une personne dépositaire de l'autorité publique relevant du ministère de la Justice.