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Hausse de salaires, prime exceptionnelle réduite et toujours le flou des heures supplémentaires: ce que les policiers ont obtenu

A l'issue d'une journée de protestation des forces de l'ordre, le ministère de l'Intérieur a accepté mercredi soir de revaloriser les salaires des policiers qui réclamaient plus de moyens après leur mobilisation en masse face aux "gilets jaunes".

Les policiers ont gagné leur bras de fer... Tard mercredi soir, le ministre de l'intérieur Christophe Castaner et les trois principaux syndicats de policiers ont conclu un accord pour une revalorisation des salaires au terme d'une journée de protestation. "Nous avons obtenu ce que nous sommes venus chercher" a expliqué le secrétaire général d'Unité-SGP Police, Yves Lefebvre à l'issue de la réunion.

Les policiers, qui ont mené des actions symboliques dans plusieurs villes, réclamaient plus de moyens après leur mobilisation en masse face aux "gilets jaunes". Cet accord porte ainsi sur la revalorisation du salaires des gradés et des gardiens de la paix "et sur l'ouverture, derrière, d'un protocole de réorganisation de la police nationale".

Selon Yves Lefebvre, qui était l'invité de RMC, jeudi matin, "Entre janvier 2019 et 2020, l'augmentation sera de 120 à 150 euros". En clair, l'augmentation des salaires sera graduelle à partir de janvier et devrait aboutir au bout d'un an à une hausse en moyenne de 120 euros net par mois pour les gardiens de la paix et pouvant aller jusqu'à 150 euros pour les plus hauts gradés. "106.000 agents vont bénéficier d'une hausse de 40 euros par mois en janvier" a-t-il précisé.

La prime exceptionnelle de 300 euros proposée par le gouvernement voit, elle, son périmètre réduit et ne sera ainsi plus versée qu'aux personnels techniques, scientifiques et administratifs et aux employés de préfecture mobilisés par la crise des "gilets jaunes". 

Enfin, le chantier des heures supplémentaires, qui porte sur quelque 275 millions d'euros, reste en revanche ouvert et sera "traité" à partir de janvier. Selon Yves Lefebvre sur RMC, "dès le 8 janvier, l'Intérieur va ouvrir le chantier des heures sup'".

"Christophe Castaner a pris la pleine mesure de ce qu'attendaient les forces de l’ordre. [Le ministre de l'Intérieur] a pesé de tout son poids à Matignon pour cet accord" a confié le syndicaliste à Jean-Jacques Bourdin. 

Jean-Baptiste Bourgeon avec Xavier Allain