Hérault: condamné à 12 ans de prison pour viols sur mineure, il est libéré pour vice de procédure

Une petite erreur aux très graves conséquences. Un homme de 71 ans a été remis en liberté alors qu'il avait été condamné en appel à 12 ans de prison pour viols sur mineure et agressions sexuelles, sur les deux filles de son ex-compagne et sa propre petite-fille.
La cause? Deux mots manquants dans le délibéré de la décision. La Cour de cassation a annulé le 24 mai dernier ce verdict car elle a estimé que le secret des délibérés des jurés n'était pas respecté. Dans la décision, il était écrit "coupable à la majorité de 8 voix" et non pas "8 voix au moins".
Pour les parties civiles, qui ont appris la décision seulement lundi, soit plus de deux mois après qu'elle soit prise, cette annulation est difficile à accepter.
Un sentiment d'impuissance et de colère
"Je suis triste, ça me prend aux tripes, je pense que je n’ai jamais été en colère comme ça. Encore une fois, il fait ce qu’il veut et nous on est à sa merci comme avant. Je me sens impuissante. En première instance, il a pris une peine de 10 ans, en appel il prend 12 ans et là pour deux mots on le laisse sortir, la peine est annulée, cassée, c’est fou. Comment on peut annuler une peine pour deux mots ?", se demande Laurie, l'une d'elles.
Un nouveau procès devra donc avoir lieu, et en attendant, l'accusé reste en liberté. Ça sera éprouvant, mais Laurie "ne veux pas lui laisser la chance de rester libre, ça n'est pas possible".
Elle ajoute: "Même si ça va être compliqué et que ça va nous faire du mal à ma soeur et moi et à sa petite-fille aussi, il ne faut rien lâcher, on sait pourquoi on est là."
"Les mêmes règles que tout le monde"
Pour l'avocat du septuagénaire, Me David Chaigneau, il ne faut pas transiger sur les droits de la défense.
"Je peux entendre que ça soit difficile à admettre pour les parties civiles. Il ne faut pas se laisser embarquer par l’émotion, il a aussi la possibilité d’être jugé comme tout le monde, avec les mêmes règles que tout le monde", explique-t-il.
Plus de 10 ans après le début de l'instruction, les plaignantes espèrent un dénouement judiciaire rapide.