Hommage à Anne-Laure, tuée par un chauffard ivre: "Prendre une voiture, c'est avoir une arme sous la main"

- - AFP
Faire changer la loi pour que les délits routiers qui ont causé la mort d'une personne soient considérés comme des crimes...C'est l'objectif d'une marche blanche organisée ce samedi sur le Cours Vitton à Lyon (6ème arrondissement) en mémoire d'Anne-Laure, une Lyonnaise de 28 ans. La jeune femme a été tué fin octobre, percutée par une voiture folle qui roulait trop vite.
Pas de permis, alcoolisé et sous l'emprise de stupéfiants
Avant l'accident, le conducteur, qui n'a pas le permis, a grillé plusieurs feux rouges. Toujours en fuite, il était sous l'emprise d'alcool et de stupéfiants selon les deux autres occupants de la voiture qui, eux, ont pu être arrêtés. Si le chauffard est interpellé, il sera poursuivi pour homicide involontaire, ce que dénoncent la famille et les proches de la victime qui demandent un durcissement des sanctions, en homicide volontaire, contre ceux qui tuent au volant en cas de circonstances aggravantes.
"Quand vous venez de perdre votre fille et que l'on vous dit que ça a été causé par un individu qui n'a pas le permis, qui est alcoolisé et sous l'emprise de stupéfiants, qui franchit un feu rouge à grande vitesse et qui fait un délit de fuite, vous vous demandez ce qui est involontaire dans tout ça", s'insurge Eric Moréno, le père d'Anne-Laure.
"C'est injuste, c'est inhumain"
"Prendre une voiture, monter dedans, la conduire, c'est avoir une arme sous la main. Ça personne n'en a conscience mais c'est la même chose, estime, pour sa part, Julie qui a, elle, été grièvement blessée au cours de cet accident. C'est pour ça que l'on veut changer la loi parce que, au final, c'est comme faire un homicide volontaire.
"Quand on roule à cette allure, un samedi soir, en plein centre-ville de Lyon, on risque forcément de créer un accident. Car si ça n'avait pas été nous, ça aurait été quelqu'un d'autre", ajoute-t-elle. Et de déplorer: "La justice française est bien trop légère. En l'état actuel des choses, quand on va le retrouver, il va prendre un an. C'est injuste, c'est inhumain."