Huit mois de prison requis contre un élu RN poursuivi pour harcèlement moral et sexuel

Le logo du Rassemblement national (illustration). - JEAN-PHILIPPE KSIAZEK / AFP
Une peine de huit mois de prison avec sursis, avec obligation de soins, a été requise mercredi par le procureur de Rodez contre un conseiller régional RN, jugé pour harcèlement moral et sexuel d'une de ses anciennes salariées. Le tribunal correctionnel doit rendre son délibéré le 16 octobre.
Ex-responsable du RN pour l'Aveyron et actuel conseiller régional d'Occitanie, Bruno Leleu est accusé de harcèlement moral et sexuel par une des anciennes salariées de l'entreprise, liquidée depuis, qu'il dirigeait.
Un personnage "grossier" et "insultant" envers les femmes
Selon l'accusation, Bruno Leleu aurait envoyé entre janvier 2020 et octobre 2021 des SMS salaces à cette dernière, dont la présidente du tribunal a lu quelques extraits à l'audience: "t'es mal baisée, je peux m'occuper de toi" ou encore "si tu es ma maîtresse, toi et tes enfants n'auront plus de soucis d'argent".
Il a été établi que le numéro de téléphone utilisé pour l'envoi des textos appartenait bien à Bruno Leleu mais ce dernier a indiqué "qu'il était à la disposition de plusieurs personnes", assurant n'avoir "aucun souvenir d'avoir envoyé cela".
"Je ne m'attendais pas à cet argument, mais il faut s'attendre à tout", a réagi la procureure qui, outre la peine de prison avec sursis, a demandé deux années d'obligation de soins.
Plusieurs témoignages lus à l'audience sont venus par ailleurs dépeindre un personnage "grossier, insultant envers les femmes". La plaignante a indiqué que Bruno Leleu "avait un problème avec la gent féminine".
Elle a quitté l'entreprise en 2022 "après ses avances devenues insupportables", son avocat, Me Sébastien Leblond, demandant 15.000 euros de dommages-intérêts en réparation de son préjudice.