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"Il a essayé de mettre sa main sous ma culotte": le témoignage de Lucie, agressée dans un bar

Le monde de la nuit est synonyme de fête, mais aussi d'insécurité pour les femmes en France et partout dans le monde. Un ras-le-bol qui se traduit par un afflux de témoignage sur les réseaux sociaux avec le #BalanceTonBar.

"Balance ton bar", c'est le nom d'un mouvement qui prend de plus en plus de poids sur les réseaux sociaux. Son objectif est de dénoncer les violences et agressions sexuelles commises dans les bars, et dans tous les autres les lieux festifs. En écho à des boycotts de bars et clubs par les femmes au Royaume-Uni, le mouvement francophone a été lancé par une jeune belge, à Bruxelles, mi-octobre et se développe aussi en France.

Des témoignages et des dénonciations en ligne pour tenter de mettre fin à l'impunité dans le monde de la nuit, très touchés par les agressions sexuelles et par l'usage malveillant et de plus en plus fréquent du GHB. 

Les voix se délient aussi en France. Plusieurs comptes Instagram ont été créés ces derniers jours à Paris, Lille, Lyon, Nantes, Grenoble, Toulouse, Nice, ou encore Montpellier.

"Il a commencé à râler, à descendre ses mains sur mes fesses à essayer de me toucher"

Etudiante montpelliéraine de 22 ans, Lucie s'est fait agressée sexuellement. Il y a un mois par le videur d'un bar de nuit et a témoigné sur "Balance ton bar".

"Au tout début on s'est simplement embrassés et j'ai dit que je ne voulais pas aller plus loin. Il a commencé à râler, à descendre ses mains sur mes fesses à essayer de me toucher. Je l'ai repoussé. Il a essayé de mettre sa main sous ma culotte plusieurs fois. Il m'a touché les seins... A chaque fois, je disais non et à chaque fois il revenait." 

Ce soir là, elle a dit elle réussi à s'en sortir. Mais son inquiétude c'est qu'il y ait de nouvelles victimes de ce videur mais aussi d'autres hommes mal intentionnés dans les bars.

"La seule chose qui m'angoisse c'est de me dire qu'il y a forcément des femmes voire des jeunes filles qui vont être victimes de ce mec et qui ne pourront pas se défendre, et c'est ça qui me fait peur en fait."

"Si ça prend de l'ampleur ça veut dire que ce doit être écouté"

Les bars n'ont de leur côté pas envie d'être stigmatisés mais la volonté de rendre la nuit plus sure, notamment en formant les serveurs comme l'explique Ludivine de Magnanville, gérante de trois établissements à Bruxelles.

"C'est à nous de voir comment on peut former nos équipes, former l'humain par rapport à ça. Si ça prend de l'ampleur ça veut dire que ce doit être écouté."

Certains bars proposent désormais des capuchons à verre pour éviter aux femmes d'être droguées à leur insu." 

Mahauld Becker-Granier avec M.B. et J.-W. F. (édité par J.A.)