"Il devrait rester enfermé": incompréhension à Nanterre après la libération du policier qui a tiré sur Nahel

Le policier mis en examen pour le meurtre du jeune Nahel, le 27 juin à Nanterre, est sorti de prison après plus de quatre mois de détention provisoire. Placé sous contrôle judiciaire, le policier de 38 ans a notamment interdiction de paraître à Nanterre et de détenir une arme.
À Nanterre, une partie des jeunes dénoncent cette remise en liberté. Des habitants qui ne comprennent pas cette décision, pour lesquels c'est encore bien trop tôt. Parmi les proches de Nahel, l'information a très vite circulé.
Samia, son amie d'enfance, n'accepte pas cette libération sous contrôle judiciaire quatre mois après les faits.
“Ma réaction quand j’ai vu le tweet, c’est que j’ai été choquée. Je ne comprends pas comment un juge a pu dire ‘oui’ à sa libération. Je suis désolée, mais il a tiré sur un enfant”, indique-t-elle.
Et l'émotion a vite repris le dessus. “En attendant, lui est dehors, et est-ce que la mère de Nahel a son fils? Normalement, ça devrait être la même chose pour lui, il ne devrait pas pouvoir rentrer chez lui, il est censé resté enfermé”, pousse-t-elle.
Toujours pas de date de procès
A Nanterre, où les stigmates des émeutes sont toujours visibles, “justice pour Nahel” peut-on encore lire sur les murs, les jeunes sont nerveux. Joséphine, une jeune maman du quartier où Nahel a grandi, redoute de nouvelles violences.
“Ça peut créer une inquiétude parce que ça jette de l’huile sur le feu et on n’a pas besoin de ça en ce moment” estime-t-elle.
De son côté, Anaïs, une autre habitante, appelle au calme. “Il aurait été libéré d’une manière ou d’une autre. Maintenant, personnellement, j’aurais préféré qu’il y reste jusqu’au procès, mais la justice en a décidé autrement donc faisons confiance en la justice”, indique-t-elle.
En attendant le procès, dont la date n'est pas connue, le policier est toujours suspendu et n'a pas le droit de se rendre à Nanterre ni de porter une arme.