“Il faut le brûler vif ce chien”: un homme jugé pour menaces de mort contre le proviseur du lycée Ravel

Des élèves se rassemblent devant le lycée Maurice-Ravel à Paris le 29 mars 2024 - Bertrand GUAY / AFP
Le proviseur du lycée Ravel était la cible de menaces de mort sur les réseaux depuis l'altercation le 28 février avec une élève, scolarisée en BTS, à qui il avait demandé de retirer son voile. Cette dernière avait également accusé le chef d’établissement de l’avoir frappé.
Il a annoncé, peu de temps après, quitter son poste, quelques mois avant sa retraite, "pour des raisons de sécurité" selon son établissement. Un départ anticipé qui a causé un vif émoi chez les enseignants et au sein de la classe politique.
Un homme de 26 ans sera ainsi jugé ce mardi par le tribunal correctionnel de Paris pour menaces de mort sur internet contre le proviseur du lycée Maurice-Ravel.
Jusqu'à cinq ans de prison et 45.000 euros d'amende
Le 28 février, en rentrant chez elle, une autre élève scolarisée à Ravel raconte l’incident “du voile” à son grand frère, sans pour autant avoir été témoin de la scène. Elle affirme alors que son proviseur a frappé une élève voilée. Dans la foulée, le jeune homme de 26 ans publiait sous pseudo sur X (Twitter):
“Ma sœur m’a raconté tout à l’heure. C’est une dinguerie. Il faut le brûler vif ce chien”, ciblant le chef d'établissement.
Ce responsable de projet spécialisé dans le transport a été renvoyé devant le tribunal en janvier dernier. Une audience au cours de laquelle il a présenté ses excuses au proviseur et demandé un délai pour préparer sa défense.
Le proviseur, lui, n'assistera pas au procès pour des raisons de sécurité. Son avocat voit dans ce dossier la mécanique de la rumeur qui a conduit à l'assassinat de Samuel Paty. Une enquête pour dénonciation calomnieuse est en cours.
Dans cette affaire, la loi prévoit une peine pouvant aller jusqu'à cinq ans de prison et 45.000 euros d'amende. En mars, pour des menaces similaires, un homme de 36 ans a été jugé en Normandie. Il a été relaxé.