"Il n’y a pas de sécurité": en banlieue de Dijon, des habitants réclament une opération "place nette"

Des opérations anti-drogue "XXL" partout en France. C'est ce qu'a promis mardi Emmanuel Macron. Une dizaine de ces opérations "place nette" devraient être organisées à travers le pays dans les prochaines semaines.
Parmi les villes qui pourraient être ciblées, Dijon et sa banlieue (Côte-d'Or), où les règlements de comptes liés au trafic de drogue se succèdent depuis plusieurs semaines. Dernier en date, dimanche soir. Un ado de 15 ans est mort après avoir été atteint de plusieurs coups de feu. Il se trouvait en bas d'un immeuble du quartier du Belvédère, à Talant. C'est le deuxième meurtre en moins d'une semaine.
Depuis trois jours, Sarah n’ose plus sortir de chez elle. C’est au pied de son immeuble, connu pour être un point de deal, que le jeune de 15 ans a été tué.
“C’est vrai qu’on a peur. Une balle perdue, on peut se la recevoir. Il y a trop d'agressions. On sent bien que ça s’accélère de semaine en semaine. Ça recommence coup sur coup. Qu’est-ce qui va falloir qu’on fasse à un moment donné? Se balader avec une arme dans la poche? Ce n’est pas normal”, juge-t-elle.
Face à l’augmentation des violents règlements de comptes entre trafiquants de drogue, les habitants ont alerté plusieurs fois les autorités, mais selon Sarah, rien n’a changé depuis. “On ne s’occupe pas de la cité. Le maire n’en a absolument rien à faire. Maintenant, dans le futur, il y aura toujours des trafiquants. Qu’est-ce que vous voulez qu’on fasse, nous? La cité Talant, il n’y a pas de sécurité”, pointe-t-elle.
Des solutions mais seulement à court terme?
Désormais, les riverains demandent qu’une opération "place nette" soit organisée dans leur cité. Une opération qui pourrait être efficace, mais seulement à court terme déplore Cédric Bovrisse, délégué Alliance Police.
“Ça a cette vertu de mettre un coup d’arrêt, mais à un moment les forces de police doivent être déployées sur d’autres sites. On ne peut pas maintenir ces équipes là pour empêcher la remise en place du point de deal voire son déplacement à quelques rues de là ou dans un quartier différent”, dénonce-t-il.
Selon lui, les sanctions pénales doivent aussi être plus dures, notamment des amendes plus lourdes envers les petites mains du trafic.