"Ils ont des parents haut placés": le témoignage d'Elise, la mère de Lorenzo, tétraplégique après un lynchage et dont les agresseurs sont en liberté

Dans la nuit du 23 au 24 août 2020, une bagarre éclate à Lattes près de Montpellier entre deux groupes de jeunes. Lorenzo, 19 ans au moment des faits est violemment frappé. Laissé pour mort et touché à la moelle épinière, il est désormais tétraplégique.
Alité pendant 9 mois, il commence tout juste à se déplacer en fauteuil roulant. Un an après les faits, sa mère Elise, interpelle le président de la République et réclame justice.
"Le mot bagarre n’est pas approprié. Une bagarre c’est un échange de coups. Il n’a porté de coup à personne. C’est une agression gratuite. Il venait de ramener un ami, ils se sont arrêtés, une voiture est arrivée et on lui a foncé dessus", raconte-t-elle ce mercredi sur RMC.
"Cinq personnes sont sous contrôle judiciaire et ne le respectent pas"
Et si cinq personnes ont bien été arrêtées après les faits, elles ont vite été relâchées. Trois d'entre elles mises en examen et placées en détention provisoire ont finalement été remises en liberté sous contrôle judiciaire sur ordre de la chambre d'instruction et après le paiement d'une caution: "J’ai besoin de réponse", assure Elise sur le plateau des "Grandes Gueules".
"L’instruction est toujours en cours or, les agresseurs ont été arrêtés au bout de quatre jours, trois sont allés en détention provisoire puis sont ressortis. On ne sait pas pourquoi. On demande depuis des mois pourquoi ils ont été relâchés alors que les enquêteurs ont fait un travail remarquable", déplore-t-elle sur le plateau des "Grandes Gueules".
Elle dénonce également le non-respect du contrôle judiciaire des personnes soupçonnées d’avoir agressé son fils et évoque un traitement de faveur.
"Cinq personnes sont sous contrôle judiciaire et ne le respectent pas. On les croise dans des endroits avec des gens qu’ils ne devraient pas voir et ils s’en fichent. Ces gens ont des parents 'haut placés', l’un d’eux travaille pour les services de l’Etat et est protégé. Ils n’ont pas le même traitement que les autres", ajoute la mère de Lorenzo.
Elise assure aussi que des gens ont voulu porter plainte contre elle quand elle a commencé à vouloir médiatiser l'affaire: "Je me suis battue pour faire savoir ce qu'il s'est passé parce que dans la région, ont a tenté de masquer l'affaire. Il ne fallait surtout pas en parler", lance-t-elle, se demandant qui "protège" les agresseurs et leurs parents.
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