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Police-Justice

"Ils se baladent avec des pistolets": inquiétude en Guadeloupe sur les homicides et la violence des mineurs

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Les autorités appellent à un "sursaut républicain" en Guadeloupe. En effet, le nombre d'homicides explose depuis le début de l'année sur l'île avec déjà 27 morts. C'était 33 sur toute l'année dernière. Une violence qui touche particulièrement les mineurs.

En Guadeloupe, la situation sécuritaire inquiète particulièrement les autorités qui ont appelé mardi à un "sursaut républicain". L’île du Pacifique a vu son nombre d’homicides exploser depuis le début de l'année, déjà 27 morts en 5 mois et demi, dépassant bientôt le nombre de 2024 (33).

Les tentatives d'homicide ont bondi (111) tout comme les vols à main armée, 300 depuis le début de l’année. Résultat, l’île se classe parmi les départements français avec le plus de criminalité. Elle est deuxième en nombre d’homicides et troisième en vols à main armée.

Face à cette situation très critique, le procureur général de Basse-Terre, Éric Maurel tire la sonnette d’alarme. L’année dernière, la délinquance des mineurs sur l’île a bondi de 35% .

“Tous ces mineurs accèdent facilement à des armes de poing, sont au contact d’organisations criminelles qui n’hésitent pas à les utiliser notamment pour dérober des bijoux en or. Et donc on a plein de gamins de 13 ou 14 ans qui se baladent avec des pistolets semi-automatiques de 9 mm", explique-t-il.

"Le dernier procès d’assises où je tenais le siège de ministère public, c’est un gamin de 15 qui voulait braquer un scooter, qui a braqué le conducteur du scooter. Ce dernier n’a même pas eu le temps de dire ‘oui, non, je te remets le scooter’, qu’il s’est pris une balle dans la tête”, ajoute-t-il.

Une déscolarisation des mineurs très importante

La faute selon lui à des parents désemparés, confrontés à des difficultés financières, mais aussi à une déscolarisation importante. Et à tout cela s’ajoute la présence de structures mafieuses dans toute la Guadeloupe.

“On s’entretue pour un mot de travers, pour une voiture mal garée, pour des choses futiles. Quand je vivais à Nîmes, je pensais avoir vécu au paroxysme de violences et là, on est largement au-dessus”, appuie Eric Maurel.

Aujourd’hui, les magistrats sur place demandent plus de moyens policiers mais aussi judiciaires pour renforcer les tribunaux complètement engorgés.

Pierre Bazin avec Guillaume Descours