Injures racistes à répétitions: des policiers de Rouen renvoyés en conseil de discipline

Des policiers de Rouen, mis en cause en décembre 2019 pour des propos racistes échangés en privé sur la messagerie Whatsapp, sont renvoyés en conseil de discipline à la suite d'une enquête disciplinaire.

"Nègres", "bougnoules", "putes"... L'affaire a démarré avec le dépôt de plainte d'un policier noir, affecté à l'Unité d'assistance administrative et judiciaire, contre six de ses collègues de Rouen après avoir découvert qu'il était la cible de propos racistes de leur part.

C’est en décembre 2019 qu'Alex, ce policier, découvre en voyant le téléphone d’un collègue qu’il est la cible de propos racistes de la part de six autres policiers qui échangent des messages dans une discussion WhatsApp. Dans ces messages: les six policiers en question déversent leur haine selon Médiapart et Arte Radio qui ont pu lire quelques extraits.

Ils affirment "qu’ils stockent des armes en vue d’une guerre raciale". Les noirs sont appelés les "nègres", les arabes les "bougnoules", les Juifs "des fils de putes qui dirigent le pays avec des gauchistes". Une femme soupçonnée de fréquenter Alex est qualifiée de "pute à nègre". Alex est parfois directement visé. Il y a au moins 180 pages de messages avec ce genre de propos pour les seuls mois de novembre et décembre 2019.

Le policier visé décide donc de prévenir sa hiérarchie. Une enquête préliminaire est ouverte. La police des polices est saisie un mois plus tard en janvier 2020. Les six agents incriminés sont renvoyés devant un Conseil de discipline assure la direction de la police. La sanction peut aller jusqu’à la révocation. Mais en attendant, ces six policiers exercent encore selon Médiapart, pas à Rouen, mais dans d’autres villes.

"La police en France n'est pas raciste. Elle souffre de ces comportements qui ne correspondent en rien aux valeurs républicaines qu'elle défend", a répondu le directeur général de la police nationale jeudi soir.

Quentin Vinet et Benoit Ballet