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"J’ai dû me faire passer pour un client": le combat d'une mère pour sortir sa fille de la prostitution

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Le procès d'un proxénète accusé d'avoir forcé Assia, une jeune fille de 14 à l'époque des faits, à se prostituer, s'ouvre ce lundi à Pontoise. Invitée d'"Apolline Matin" sur RMC, sa mère raconte comment elle s'est battue toute seule pour retrouver sa fille et la sortir de là. Elle espère que ce procès poussera le gouvernement à se saisir de la question.

Le procès d’un jeune proxénète s’ouvre ce lundi à Pontoise, dans l'Oise. Il est accusé d'avoir prostitué Assia, jeune adolescente de 14 ans. Pendant deux ans, la mère de la victime s'est battue sans relâche pour la retrouver puis la sortir de cet enfer.

Préadolescente, Assia a été placée en foyer par les services sociaux, estimant que sa mère n'apportait pas un équilibre familial suffisant. En colonies de vacances, elle rencontre un jeune homme, à peine plus âgé qu'elle. Isolée et amoureuse, à 14 ans, elle accepte de se prostituer pour lui et fugue à Paris. Comme ses plaintes déposées au commissariat n'aboutissent pas, sa mère commence alors une véritable enquête. Elle traque elle-même sa fille sur les sites d'escort et va jusqu'à se faire passer pour un client pour la retrouver.

“J’ai dû la sortir moi-même de la prostitution, me faire passer pour un client. Je me suis retrouvée toute seule à ce moment-là. Depuis, je pense que la police travaille un peu plus sur ce sujet. Donc je pense que ce qu’on a fait il y a deux ans avec les médias a servi à ce que d’autres familles ne se retrouvent pas complètement seules”, explique Jennifer Pailhé, la mère d'Assia, dans "Apolline Matin" ce lundi sur RMC et RMC Story.

Assia, présente au procès et "toujours en souffrance"

Sa fille la rejoindra finalement définitivement après presque deux ans d'enfer, pour donner naissance à un petit garçon. L'ex-petit ami d'Assia est poursuivi pour proxénétisme sur mineur, viols, violences et séquestration. Il encourt jusqu'à 20 ans de réclusion criminelle.

“J’espère que ce procès fera jurisprudence sur cette problématique. C’est le premier. J’espère qu’il sera un peu l'emblème de cette problématique et que le gouvernement se saisisse de ce fléau et que d’autres familles de victimes puissent avoir la chance qu’on a aujourd’hui de voir une procédure”, indique Jennifer Pailhé.

Sa fille devrait assister au procès ce lundi. “Ma fille a décidé de venir. C’était compliqué, c’était pas sûr mais elle est là. Après, elle est toujours prostrée, toujours dans une situation où elle est en souffrance. Il n’y a pas du tout eu de reconstruction pour elle”, indique Jennifer.

Caroline Philippe avec Guillaume Descours