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"J'ai été 7 mois en arrêt maladie, j'ai perdu mon emploi": la colère des "gilets jaunes" après le classement sans suite d'affaires de violences policières

Le parquet de Paris fait le bilan des enquêtes sur les violences policières pendant le mouvement des "gilets jaunes". Sur les 212 enquêtes confiées à la "police des polices", 54 procédures classées sans suite, et seulement deux policiers envoyés devant la justice. Antonio, blessé, s'interroge.

Cétait lors de "l'acte 2". Le 24 novembre dernier, Antonio, "gilet jaune" manifestait sur les Champs-Elysées, avant d'être blessé au pied par une grenade lacrymogène. 

"J'ai été 7 mois en arrêt maladie, j'ai perdu mon emploi, financièrement ça a occasionné de gros dégâts. L'ironie du sort, c'est que j'étais là pour crier mon mécontentement sur la situation sociale en France et ma situation s'est empirée" raconte-t-il. 

Antonio a déjà été entendu par l'IGPN qui assure ne pas pouvoir identifier l'origine du tir. Pour Maitre Hugues Vugier, avocat de plusieurs "gilets jaunes", il y a un déséquilibre entre les affaires affaires classées et celles qui donnent lieu à des poursuites: "Est-ce qu'on a fait les mêmes types d'investigation, est-ce qu'on a un traitement partial ou est-ce qu'on a un traitement impartial?"

Mais le secrétaire d'Etat auprès du ministère de l'Intérieur, Laurent Nunez nie toute partialité: "La justice fait son travail contrairement à ce qu'on a pu dire. Les investigations sont menées en profondeur. Dans certains cas, l'infraction n'est pas suffisamment caractérisée, elle n'est pas établie ou l'auteur n'a pas pu être identifié".

Le parquet de Paris fait le bilan des enquêtes sur les violences policières pendant le mouvement des "gilets jaunes": l'IGPN, la "police des polices", a classé sans suite plus d'un tiers des 212 dossiers. D'après le procureur de Paris, 18 procédures impliquant des policiers ont par ailleurs été confiées à des juges d'instruction - chargés d'enquêter sur les affaires les plus graves - tandis que 54 autres ont été classées, faute de preuves suffisantes notamment. 72 affaires, enfin, sont encore en cours d'analyse.

Margaux Bourdin