"J'ai eu la larme à l'oeil": cet élu local ému et désabusé en voyant la claque reçue par Emmanuel Macron

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Un geste qui a fait le tour du monde. Le président de la République a été giflé lors d'un déplacement dans la Drôme dans un contexte de libéralisation de la violence, et notamment de la violence envers les élus ces dernières années.
Philippe Becheau, maire de Saint-Philippe d'Aiguille en Gironde, était l'invité de RMC ce jeudi matin pour évoquer cette violence qui augmente envers les élus nationaux et locaux.
En août dernier, Philippe Becheau était agressé par un homme de 26 ans, alcoolisé, à qui il avait demandé de faire moins de bruit. Maintenant tout a changé dans sa façon d'aborder les conflits de voisinage.
"J'ai repris confiance. Mais je ne vais pas au devant des problèmes qui peuvent se produire sur ma commune. Avant j'essayais d'aller résoudre les problèmes. Maintenant j'appelle les gendarmes directement. Ma nature était d'aller au devant, mais aujourd'hui j'ai trop peur et ma famille aussi."
"Il y a une évolution certaine. On ne se respecte plus, on s'insulte"
Il explique avoir été particulièrement ému par l'agression qu'a vécue Emmanuel Macron.
"J'ai vu cette agression et j'ai eu un sentiment extrêmement spécial. Je suis assez émotif et j'ai eu la larme à l'oeil, car je me suis dit: 'Où est-ce qu'on va?' C'est un fait politique, contre sa personne et contre la nation. J'ai peur, je n'imaginais qu'on puisse atteindre le Président. Je suis quelque part effondré."
L'élu local voit cette violence augmenter chaque et trouve que les extrêmes en sont à l'origine et s'en nourissent.
"Il y a une évolution certaine. On ne se respecte plus, on s'insulte. Deux élus en six jours ont été agressés dans un rayon de dix kilomètres autour de chez moi. On est dans une période d'extrême violence. Et j'ai l'impression que les extrêmes créent ces tensions. Je suis extrêmement inquiet. Notre démocratie est quelque part en danger je pense."