"J'ai peur pour ma vie, vraiment": harcelée par son ex, Pauline vit un enfer au quotidien
C'est un témoignage rare. Et d'autant plus fort. Pauline vit un véritable calvaire au quotidien. Agée de 27 ans, elle est menacée depuis deux ans par son ex-compagnon: elle prend aujourd'hui la parole parce qu'elle "a peur de mourir" et appelle à l'aide.
"Ca a pris énormément de temps, trop. J'ai pris de plus en plus peur. J'avais ce sentiment de ne pas être protégée et je n'ai pas d'autre choix que de médiatiser mon affaire pour être prise au sérieux" confie-t-elle sur RMC.
Après une vie de couple de quatre ans, la jeune femme obtient un CDI en Normandie, loin des Hauts-de-France, et quitte son compagnon. Le cauchemar commence alors. Dégradations, insultes, intimidations... Depuis deux ans, Pauline vit un enfer, nuit et jour: des voitures qui passent, qui font des dérapages, qui klaxonnent en pleine nuit devant chez elle. Et rapidement des menaces de mort de la part de son ex-conjoint:
"Le but, bout à bout, c'est de m'harceler, de me faire du mal. Si c'est moi qui me suicide ou si c'est lui qui va finir par y arriver. J'ai peur pour ma vie, vraiment" confie-t-elle sur RMC.
Perruques, chapeaux et maquillage
Après plusieurs plaintes, finalement, le jeune homme est condamné à 10 mois de prison, dont trois mois avec sursis, et une mesure d'éloignement est décidée. Mais celui-ci obtient un aménagement de peine avec une bracelet électronique.
Alors bien sûr, Pauline est allée voir la police:
"Il faut batailler pour être prise au sérieux. Je n'avais vraiment pas le sentiment d'être écoutée par la police. Il y avait quelqu'un qui était en charge de l'enquête. Mais il s'avère qu'elle était en arrêt maladie, et elle n'a pas été remplacée. Le dossier est donc resté en stand-by pendant plusieurs mois" .
Le week-end, il est de retour: il rôde. Et échappe même à la police. Les forces de l'ordre, venu le chercher chez lui, constatent que l'homme est parti: lui et son complice a "pris la fuite par les toits et jardins et ensuite en voiture. IIs sont toujours en cavale" confie-t-elle.
Les images de surveillance de la maison de Pauline montrent les faits survenus le week-end dernier. Des centaines d'internautes utilisent désormais le mot-clé "#SauvonsPauline" pour faire bouger les choses.
Aujourd'hui, cette jeune femme de 27 ans se cache, continuellement.
"Afin d'être le moins reconnue possible, je mets des perruques, des chapeaux, je me maquille beaucoup, je suis brève dans mes déplacements..."
Pauline a un espoir: que ce calvaire prenne fin, le plus rapidement possible. "J'espère pouvoir revivre une vie sereine. J'ai eu cette chance d'être indépendante financièrement, j'ai pu avoir l'audace de la quitter. Et je souhaite à toutes les femmes d'avoir cette opportunité".
Depuis le 1er janvier, il y a déjà eu, selon l'association #Noustoutes, au moins six féminicides, dont trois depuis le 27 janvier. En 2020, 90 femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-conjoint en France, un chiffre au plus bas depuis la mise en place de statistiques il y a 15 ans.