"J'ai vu le coup de matraque partir et m'atteindre en pleine bouche": Arthur, 23 ans, accuse la police de l'avoir passé à tabac

"Je sentais mes dents exploser en bouche": Arthur, 23 ans, dit ne pas comprendre ce qu'il s'est passé, mardi, lors de la manifestation lyonnaise contre les retraites. Il a perdu 9 dents et sa mâchoire supérieure est fracturée des suites d’un coup de matraque.
Lors de la manifestation contre la réforme des retraite du 10 décembre, Arthur décide de suivre la manifestation même s’il n’est ni syndiqué ni un militant assidu. Il arrive place Bellecour, dans l'hyper-centre de Lyon et se trouve à proximité d'un petit groupe de syndicalistes de la CGT juste après des tirs de lacrymogène qui émaillent la fin de manifestation.
Alors qu’il cherche justement à s’éloigner, il explique sur RMC qu'un CRS l’attrape, le jette au sol, et plusieurs CRS le rouent de coups de matraque, dont un notamment au niveau de la mâchoire mais également sur les côtes et les jambes où il a encore des bleus.
"Sur une blague qu'à fait un syndicaliste CGT à l'encontre d'un CRS, je passais à portée de là, à portée de main. Il m'a attrapé et ils m'ont tout simplement roué de coups. J'ai vu un coup de matraque partir du bas vers le haut et m'atteindre en pleine bouche. J'ai senti une douleur affreuse qui a eu l'effet d'éclater le maximum de dents. Je les ai senti exploser en bouche" raconte le jeune homme sur RMC.
"Qui sont ces personnes qui ont décidé que je mérite un tel sort?"
Une enquête a été ouverte par le parquet de Lyon. Arthur assure qu'il va porter plainte très prochainement, une fois qu'il aura étoffé son dossier après un appel à témoignages.
"Aujourd'hui, je ne retrouverai jamais mes dents, je ne retrouverai jamais mon sourire naturel. Qui sont ces personnes qui ont décidé que je mérite un tel sort? Ce que je demande, c'est qu'on les rattrape et qu'elles soient punies" conclut-il.
Le jeune homme a passé dix heures à l'hôpital après la manifestation. Il ignore encore les séquelles qu’il pourrait avoir pour le reste de sa vie. Barman saisonnier, il devait entamer sa saison d’hiver cette semaine: il n’a pas pu prendre son poste.
Le parquet de Lyon n'a pas attendu le dépôt de plainte d'Arthur et a finalement annoncé mercredi dans l'après-midi l'ouverture d'une enquête confiée à l'IGPN.
Traumatisé, il confie être bien entouré par sa famille qui habite Lyon et être touché par les différents messages de soutien qu'il reçoit ces derniers jours.