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Jan, pompier près de Lyon, agressé par une toxicomane lors d'une intervention: "On n'est pas préparé à ça!"

Après la mort d'un pompier lors d'une intervention dans le Val-de-Marne, les pompiers réclament une meilleure assistance des forces de l'ordre lors de certaines interventions.

Après la mort d'un des leurs, les pompiers réclament plus de protection lors d'interventions à risque. Geoffroy Henry, 27 ans, a été mortellement poignardé par un homme de 31 ans qu'il était venu prendre en charge avec un de ses collègues de la Brigade des Sapeurs-pompiers de Paris (BSPP).

Quelque 2.280 agressions de pompiers en intervention ont été recensées en 2016, en hausse de 17,6% par rapport à 2015, selon le ministère de l'Intérieur.

RMC a recueilli le témoignage de Jan agressé la semaine dernière. Ce pompier de Villeurbanne doit prendre en charge une femme qui divague dans la rue. Mais rien ne se passe comme prévu:

"A notre arrivée, on est confronté à une dame qui s'avèrera être droguée à la cocaïne et qui agresse l'équipage avec une seringue pleine de son sang. Cette personne a réussi à me piquer avec sa seringue contaminée", raconte-t-il au micro de RMC.

"C'est très difficile pour nos familles"

Les tests sont positifs pour l'hépatite C. Et Jan doit suivre une trithérapie sur 6 mois pour éviter toute autre infection. Mais ce pompier professionnel depuis 20 ans ne reconnaît plus son métier:

"Aujourd'hui, on n'est pas préparés à perdre la vie ou à être contaminés par des victimes que l'on vient secourir. Psychologiquement, c'est très difficile pour mon épouse suite à mon agression de jeudi dernier de s'imaginer que potentiellement je suis contaminé. Et tous mes camarades et leurs familles vivent la même chose au quotidien dès qu'on parle d'agression des secours. Ils ne sont pas préparés à ça".

Pour cette intervention, comme pour celle du pompier décédé dans le Val-de-Marne, la police n'était pas présente. Mais cela ne résoudra pas tout pour Jan:

"Est-ce que c'est le type d'intervention pour lequel il faut envoyer les policiers systématiquement? Je pense que ce n'est pas que la solution. Ça, c'est mettre des pansements sur une situation qui se dégrade depuis des années et des années. Je ne dois pas me poser la question de savoir si chaque victime pour laquelle je viens secourir est un agresseur potentiel".

L'une des solutions: les caméras-piétons. D'ici quelques semaines, les sapeurs-pompiers du Rhône doivent être les premiers à les tester lors de leurs interventions, à l'image de la police.

Gwenaël Windrestin (avec P.B.)