"Je dors devant la vitrine": pour les commerçants pillés, place aux réparations après l’émotion

Les plus de 700 commerçants attaqués et pillés depuis mardi dernier espèrent que les assureurs joueront le jeu. Samedi, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire, qualifiant ces attaques et pillages d'"inexcusables, inqualifiables et intolérables", a exhorté les assureurs à prolonger les délais de déclaration, à indemniser rapidement les victimes et à réduire les franchises. Il a aussi annoncé le report de paiement de charges sociales ou de charges fiscales pour les commerçants touchés. Le ministre a aussi évoqué "la possibilité de prolonger d'une semaine supplémentaire, si les commerçants le souhaitent, la période de soldes".
Pour les commerçants victimes, passée l'émotion, l'heure est aux réparations. Le supermarché tenu par Ramdane a été pillé par une dizaine de jeunes hommes qui ont volé de l'alcool et des parfums. "Toutes les portes automatiques ont été arrachées, tellement il y avait une violence énorme", raconte-t-il à RMC. Les dégâts se chiffrent à plusieurs dizaines de milliers d'euros, "30.000-40.000 euros minimum". Ramdane garde le sourire grâce à la solidarité du quartier: "Ils sont avec nous. Je les remercie tous, les commerçants et les clients".
Des assureurs veulent se retourner contre l’Etat
Depuis l'intrusion, il dort chaque nuit dans son magasin. "J’ai un matelas gonflable dans le bureau, je me mets devant la vitrine", explique ce commerçant, qui doit jongler entre les démarches administratives et la bonne marche de son commerce. "Il y a tous les papiers à faire, l’assurance, le dépôt de plainte, les commandes, et s’occuper des clients", indique Ramdane. Les assureurs promettent qu'ils feront le maximum. Le patron du Crédit mutuel précise même qu'il se retournera ensuite contre l'Etat, coupable à ses yeux de n'avoir pas su faire respecter l'ordre."