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Jihadiste présumé libéré de prison par erreur: "Les greffiers travaillent encore avec des fiches cartonnées"

Un jihadiste présumé, en détention provisoire avant son procès prévu en novembre, a été libéré de prison en avril après une erreur d'un juge d'instruction. L'homme, en détention provisoire avant son procès prévu en novembre, a été libéré de prison en avril dernier après une erreur d'un juge d'instruction. Sur RMC, l'Union syndicale des magistrats dénonce les lourdeurs administratives.

"Un système qui était le même qu'il y a 100 ans" dénonce l'Union syndicale des magistrats sur RMC. Un jihadiste présumé, qui était en détention provisoire avant son procès prévu en novembre, a été libéré de prison en avril après une erreur d'un juge d'instruction. 

Oualid B., en prison depuis août 2016, est sorti le 3 avril: le juge d'instruction a oublié de renouveler sa détention provisoire dans les délais impartis. Il est depuis en liberté, mais sous "contrôle judiciaire très strict", selon le ministère de la Justice. 

La remise en liberté de Oualid B. constitue un "dysfonctionnement grave", a réagi le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux. Une inspection mandatée par la ministre de la Justice Nicole Belloubet "est en cours" pour "comprendre comment un acte ayant potentiellement des conséquences graves, eu égard au profil lourd de l'intéressé, a pu se produire", indique la Chancellerie.

Sur RMC, Florent Boitard, délégué régional de l'union syndicale des magistrats (USM) estime que ce sont les lourdeurs administratives qu'il faut pointer du doigt.

"On n'a pas aujourd'hui de logiciel qui génère une alerte qui vient indiquer au juge d'instruction ou à son greffier que cette personne voit sa détention provisoire se finir dans une semaine ou deux, sauf renouvellement. Concrètement, les greffiers d'instruction en France sont obligés de travailler sur un système qui était le même qu'il y a 100 ans, c'est à dire des fiches cartonnées, sur lesquelles ils notent le nom du détenu dans un calendrier classé par mois et ils le déplacent au fur et à mesure".

Selon Le Canard enchaîné, qui a révélé l'affaire, le juge d'instruction a été convoqué par sa hiérarchie qui lui a demandé, en vain, de quitter ses fonctions. Interrogée, la présidence du tribunal de Paris n'a pas souhaité faire de commentaire. Le magistrat n'a pas pour le moment été sanctionné.

Marion Dubreuil et X.A