Un jihadiste présumé libéré de prison après l'erreur d'un juge: que s'est-il passé?
Comment est-ce arrivé? Oualid B., un jihadiste présumé, en détention provisoire avant son procès prévu en novembre, a été libéré de prison en avril après une erreur d'un juge d'instruction.
L'homme, en prison depuis août 2016, est sorti le 3 avril. Concrètement, le juge d'instruction a oublié de renouveler sa détention provisoire dans les délais impartis. Et même si c'est une formalité en matière de terrorisme, c'est avant tout une obligation légale. Le détenu a donc été libéré. Et, sauf éléments nouveaux à charge contre lui c'est impossible de faire machine arrière.
Il est depuis en liberté, mais sous "contrôle judiciaire très strict", selon le ministère de la Justice: interdit de quitter Meaux où il réside, contraint de pointer chaque jour au commissariat.
"Dysfonctionnement grave"
Mais en mai dernier, un policier l'a interpellé hors de la ville, en infraction de son contrôle judiciaire. Il conduisait sans permis, et dans son portable, les policiers ont retrouvé des images de propagande de l'Etat Islamique. Jugé en comparution immédiate pour ces délits, le suspect a pourtant été relaxé. Et relâché une deuxième fois.
Il doit être jugé à Paris aux côtés de Reda Bekhaled et de ses frères, soupçonnés d'être impliqués dans un projet d'attentat en 2014 dans la métropole lyonnaise et dans une filière d'acheminement de combattants en Syrie.
La remise en liberté de Oualid B. constitue un "dysfonctionnement grave", a réagi le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux. L'affaire a eu "un retentissement très important en interne". Une inspection mandatée par la ministre de la Justice Nicole Belloubet "est en cours" pour "comprendre comment un acte ayant potentiellement des conséquences graves, eu égard au profil lourd de l'intéressé, a pu se produire", indique la Chancellerie.