JO 2024: "Ils gâchent totalement ma vie", un jeune apprenti se bat contre une Micas

Entrée d'un commissariat de police. (Photo d'illustration) - Jacques Demarthon
Avec les JO 2024, le ministère de l'Intérieur a pris 155 mesures individuelles de contrôle administratif et de surveillance. C’est trois fois plus que l'an dernier. Ces Micas permettent de restreindre la liberté de circulation d'individus jugés dangereux, notamment au regard du risque terroriste.
Depuis, la justice administrative a annulé quelques mesures et de nombreux recours n'ont pas encore été traités. Amine, un apprenti de 21 ans, désespère de pouvoir obtenir l'annulation de cette quasi assignation à résidence qui doit durer jusqu'à fin septembre.
À 21 ans, il devait profiter de l'été pour trouver une alternance et partir en vacances. Or, il doit pointer tous les jours au commissariat depuis le 29 juin dernier. En cause, une note blanche des renseignements qui l'identifie par sa photo de profil comme l'utilisateur d'un compte qui fait l'apologie du terrorisme sur le réseau social Rave. Ce qu'il conteste formellement.
“Ça compromet tout pour trois mois de JO pour soi-disant protéger la France. Mais malheureusement, ils ne les protègent pas des bonnes personnes. Et au final, ils gâchent totalement ma vie”, assure-t-il.
La Micas maintenue
Amine était ressorti libre de garde à vue pour apologie du terrorisme en avril dernier. Depuis, pas de poursuite, ni convocation. Il a lui-même déposé plainte pour usurpation d'identité. Pour autant, le tribunal administratif de Cergy-Pontoise a maintenu la Micas le 25 juillet dernier.
“Ce compte, ils continuent à faire des live, à utiliser mes photos. Tout ça, on l’a transmis au tribunal. Ils ont accepté le fait que je n’étais pas l’utilisateur du compte, mais ils m’ont demandé de prouver que je n’étais pas le créateur du compte. Se battre contre l’Etat, c’est très dur”, appuie-t-il.
Son avocat, Me Vincent Brengarth, a déposé un nouveau recours devant la cour administrative d'appel de Versailles.