Jusqu'à quatre ans de prison pour trois jeunes jugés pour des projets d'actions radicales

Voiture de police devant un palais de justice (photo d'illustration) - AFP
Des peines de trois ans d'emprisonnement avec sursis jusqu'à quatre ans ferme ont été prononcées vendredi par le tribunal pour enfants de Paris à l'encontre de trois prévenus jugés pour des projets distincts d'actions violentes s'inspirant du jihadisme ou du néonazisme.
Les trois jeunes, venant de l'Hérault, Paris ou le Haut-Rhin, avaient 16-17 ans au moment des faits, et ont été arrêtés courant 2021.
Parmi eux, une jeune femme déscolarisée et dont les projets sont "d'une gravité inégalée devant un tribunal pour enfants", a indiqué la présidente du tribunal lors du prononcé public de sa décision, après trois jours de débats à huis clos.
Le tribunal l'a reconnue coupable d'avoir participé à un groupement en vue de la préparations d'actes de terrorisme, en repérant notamment des cibles et en testant des explosifs, ainsi que d'avoir transféré des tutoriels de l'Etat islamique et de l'ultradroite.
Circonstances familiales
Tenant compte des circonstances personnelles et familiales de cette "adolescente particulièrement négligée et délaissée au sein de sa famille" et de l'institution scolaire, le tribunal a prononcé une peine de quatre ans d'emprisonnement avec obligation de suivi socio-judiciaire à son encontre.
Le parquet avait requis cinq ans d'emprisonnement. Il avait aussi demandé une peine de cinq ans dont 18 mois assortis du sursis probatoire pour un jeune homme, et trois ans avec sursis probatoire pour un autre.
Pour le premier, étudiant en classe préparatoire au moment des faits, le tribunal a relevé qu'il était "de plus en plus déterminé" à partir en zone irako-syrienne pour y rejoindre des organisations terroristes, et l'a condamné à trois ans d'emprisonnement dont un assorti de sursis probatoire pour avoir incité au départ deux autres personnes.
"Date du passage à l'acte"
Quant au troisième, qui comparaissait libre, il a été condamné à trois ans assorti du sursis simple, coupable selon le tribunal d'association de malfaiteurs à caractère terroriste, en cherchant des armes et en murissant le projet d'une tuerie scolaire sur fond d'adhésion à l'idéologie d'ultradroite.
Il existe des "éléments matériels particulièrement précis", dont "la date du passage à l'acte", en l’occurrence le jour de naissance d'Adolf Hitler, et la volonté de trouver "un écho médiatique" en planifiant de filmer ces actions, a estimé le tribunal.
Il a par ailleurs relevé "le travail colossal" mené par le jeune homme depuis son arrestation, qui "permet d'être rassuré" sur sa réinsertion.
Un second volet de l'affaire sera jugée en mars devant le tribunal correctionnel de Paris.