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Police-Justice

L'auteur de BD Bastien Vivès jugé en mai pour fixation et diffusion d’image à caractère pornographiques de mineurs

L'auteur de BD Bastien Vivès en 2021

L'auteur de BD Bastien Vivès en 2021 - Joel Saget - AFP

L'auteur de BD Bastien Vivès est renvoyé en procès les 27 et 28 mai pour fixation et diffusion à caractère pornographique de mineurs, a annoncé le parquet de Nanterre ce jeudi. Une enquête est ouverte depuis janvier 2023.

L'auteur de bandes dessinées Bastien Vivès sera jugé les 27 et 28 mai par le tribunal correctionnel de Nanterre pour fixation et diffusion d'image à caractère pornographique de mineurs dans deux de ses albums, a indiqué ce jeudi le parquet à l'AFP.

Les éditions Les Requins Marteaux et Glénat, qui ont publié les ouvrages incriminés, comparaîtront elles pour diffusion de l'image d'un mineur présentant un caractère pornographique, a ajouté le ministère public.

Deux BD feront l'objet des débats

Cette décision du parquet fait suite à une enquête préliminaire pour diffusion d'images pédopornographiques, ouverte en janvier 2023 après une plainte de plusieurs associations de protection de l'enfance. Trois ouvrages de Bastien Vivès avaient été mis en cause: "Les Melons de la colère" (paru en 2011), "La Décharge Mentale" (2018) et "Petit Paul" (2018). Ce sont ces deux derniers albums qui feront l'objet des débats devant la 20e chambre correctionnelle du tribunal fin mai.

"Ce sera le procès de l'hypocrisie du parquet de Nanterre", a réagi auprès de l'AFP, Me Richard Malka, l'avocat de M. Vivès. "Il va falloir expliquer comment ce que le parquet de Nanterre a jugé non délictuel et ne constituant aucune infraction en 2019 devient une infraction en 2024", a-t-il poursuivi.

"Est-ce que l'appréciation du droit se fait selon la météo du moment et les pressions associatives?", s'indigne son avocat Richard Malka

La BD "Petit Paul" avait fait l'objet de signalements en 2018 et 2020, qui avaient été classés sans suite par le parquet de Nanterre. "Est-ce que l'appréciation du droit se fait selon la météo du moment et les pressions associatives?", a interrogé Me Malka. "On ne peut que regretter la débauche de moyens du parquet de Nanterre pour poursuivre des bandes dessinées quand tant de vrais enfants auraient besoin des services de justice", a ajoute le conseil.

Des associations de protection de l'enfance s'étaient saisies de l'affaire

Contactée par l'AFP, Me Céline Astolfe, qui défend la Fondation pour l'enfance, l'une des associations ayant porté plainte, n'avait pas réagi dans l’immédiat. Plusieurs œuvres du dessinateur, présentées par ses lecteurs comme de simples contes graveleux ou des parodies à l'instar des "Melons de la colère", vague parodie des "Raisins de la colère" où une adolescente paysanne est violée par plusieurs hommes de son village, ont fait polémique.

En 2018 déjà, après la parution de "Petit Paul", qui met en scène un enfant au pénis démesuré ayant des relations sexuelles avec des femmes majeures, les éditions Glénat avaient affirmé qu'"aussi obscène et provocatrice qu'on puisse la considérer, cette œuvre de fiction n'a jamais pour vocation de dédramatiser, favoriser ou légitimer l'abus de mineur de quelque manière que ce soit".

LM avec AFP