L'EI frappe dans le Sahel: "Si on ne prend pas garde, c'est de là-bas que la menace viendra pour le reste du monde"
Niger, Mali, Burkina-Faso : les attaques jihadistes se multiplient au Sahel ces dernières semaines. La ministre française des Armées Florence Parly a prôné lundi la "patience" dans la guerre contre les jihadistes dans les pays du Sahel, au QG de la force Barkhane, au Tchad, première étape d'une tournée qui la conduira aussi au Burkina Faso et au Mali, quelques jours après la mort d'un soldat français et de 51 militaires maliens.
Seidik Abba, journaliste et écrivain spécialiste de l’Afrique, était l'invité de RMC ce lundi pour décrypter cette recrudescence de violence qui montre la force des groupes jihadistes dans la région. Il estime qu'il n'y a pas assez de moyens mis en oeuvre pour remédier à cela.
"La métastase est en train de s'étendre dans toute la région"
"On assiste à cela dans une certaine indifférence car la situation s'est dégradée. On a vu la situation se dégrader sans rien faire. La métastase est en train de s'étendre dans toute la région. On est même en train de craindre que ça s'étende au Sud dans les pays côtiers comme le Bénin où deux jeune français avaient été enlevés en janvier."
Les pays sont laissés seuls alors qu'ils "n'ont pas les moyens" de faire face à cette menace jihadiste selon lui. "Il faut un accompagnement international car la France est seule !", réclame-t-il, au risque de voir l'Etat islamique trouver une zone de refuge durable dans la région. Ce qui pourrait avoir de graves conséquences à l'avenir.
"Tout ça prouve que l'Etat islamique est encore actif"
"L'Etat islamique dit qu'il va se venger après la mort de son chef, et ils se vengent dans la partie du monde où ils sont le plus actifs. Or cette partie, c'est le Sahel. Tout ça prouve que l'Etat islamique est encore actif, et si on ne prend pas garde, c'est de cette région que la menace viendra pour le reste du monde."
Seidik Abba estime que les Etats mettent "trop longtemps à s'entendre", pendant que les groupes jihadistes sont quant à eux en train "de se regrouper entre eux" pour avoir une capacité de nuisance beaucoup plus importante.