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L'Haÿ-les-Roses: trois mois après l'attaque de son domicile, Vincent Jeanbrun attend "des actes"

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Trois mois après l'attaque de sa maison par une voiture-bélier, le maire de L'Haÿ-les-Roses (Val-de-Marne), Vincent Jeanbrun, salue le soutien apporté par le gouvernement mais attend des actes concrets, alors que l'enquête patine.

L'affaire avait sidéré la classe politique dans son ensemble. Dans la nuit du 1er au 2 juillet, alors que la France était touchée par des émeutes après la mort à Nanterre de Nahel, 17 ans, la maison de Vincent Jeanbrun, le maire de L'Haÿ-les-Roses (Val-de-Marne), avait été la cible d'une violente attaque. En pleine nuit, une voiture-bélier avait été précipitée contre son domicile, défonçant le portail de la maison avant d'être incendiée. L'épouse du maire s'était blessée en s'enfuyant avec ses deux jeunes enfants. Dans la foulée, 12 personnes avaient été interpellées avant que leur garde à vue ne soient levées sans poursuites.

Trois mois après, "on en est au même point", déplore ce vendredi sur RMC et BFMTV Vincent Jeanbrun. "C'est même peut-être plus grave. On a des émeutiers qui ont goûté au sang et n'ont pas eu véritablement de sanctions", ajoute Vincent Jeanbrun.

Face à Face : Vincent Jeanbrun - 06/10
Face à Face : Vincent Jeanbrun - 06/10
20:59

Des moyens de police judiciaire pour les polices municipales

Reçu par la Première ministre Elisabeth Borne et le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin ce jeudi avec plusieurs maires à l'occasion du Conseil national de la refondation (CNR), l'élu a salué le constat "lucide" du gouvernement. "Le ministre de l'Intérieur a fait un bilan franc et sincère sur le fait que l'organisation de la police n'était pas prête à faire face à ce type d'émeutes qui sortent des quartiers et se diffusent aux quatre coins de la France, y compris dans les zones rurales", assure le maire de L'Haÿ-les-Roses.

Après l'attaque contre son domicile, Vincent Jeanbrun avait reçu dans la foulée la visite d'Elisabeth Borne, à laquelle il avait à l'époque demandé plus de moyens de police judiciaire pour les polices municipales. "Ça a été entendu semble-t-il puisqu'hier, ils nous ont dit qu'ils allaient travailler en ce sens", poursuit l'élu au micro de RMC et BFMTV.

"Comme bien souvent, les mots étaient justes, les paroles étaient là, maintenant on attend les actes", assure Vincent Jeanbrun.

L'enquête concernant l'attaque de son domicile se poursuit. Fin juillet, une information judiciaire pour tentative d'assassinat, destruction du bien d'autrui par un moyen dangereux pour les personnes en bande organisée et participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d'un crime a été ouverte. Les investigations ont été confiées à deux juges d'instruction.

Depuis, les vérifications et recoupements n’ont pas cessé, même si aucune autre interpellation n’a eu lieu après les 12 jeunes qui avaient été relâchés. "C’est une question de temps", souffle-t-on à la police judiciaire. En revanche, le mobile de cette violente attaque reste encore mystérieux: s’agissait-il d’une potentielle vengeance de dealers ou bien de représailles contre un élu qui venait de barricader sa mairie de barrières et de barbelés pour la protéger des émeutiers? Pour les enquêteurs, aucune piste n’est privilégiée.

G.D. avec G.B.