L'initiatrice de #BalanceTonPorc condamnée pour diffamation: "Le message c'est: 'Taisez-vous'", regrette-t-elle

En deux tweets, postés en octobre 2017, Sandra Muller avait déclenché le mouvement français équivalent à #MeToo. La journaliste avait dénoncé un harcèlement sexuel sur les réseaux sociaux en nommant son agresseur présumé. La créatrice du #BalanceTonPorc a été condamnée hier par le tribunal de Paris pour diffamation.
Elle était attaquée en justice par Eric Brion, l'homme qu'elle avait nommément accusé de harcèlement sexuel sur Twitter. Elle a été condamnée à payer 15.000 euros de dommages et intérêts au titre du préjudice moral.
Eric Brion: "J'ai gagné, j'ai été diffamé et je suis une victime"
Pour le tribunal, Sandra Muller a accusé Eric Brion de harcèlement sexuel sans en apporter la preuve. Peu importe son ressenti, il s'agit d'une diffamation publique. Un véritable soulagement pour le premier homme visé par le mouvement #BalanceTonPorc.
"J'ai quand même entendu que j'étais le dommage collatéral d'une grande cause. Si vous tapez mon nom sur Google, c'est terrible. J'ai gagné, j'ai été diffamé et je suis une victime."
Sandra Muller: "Les victimes qui ont déjà parlé vont être démotivées"
Inaudible pour Sandra Muller qui va faire appel de cette décision. La journaliste désignée comme l'une des personnalités de l'année 2017 par le Time magazine estime que c'est un mauvais signal.
"Les victimes qui ont déjà parlé vont être démotivées. Celles qui voudraient parler vont avoir du mal. Clairement, le message que l'on fait passer c'est: 'Taisez-vous'."
La justice a estimé que Sandra Muller avait dépassé les limites admissibles de la liberté d'expression.