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"La justice française a peur de la vérité sur l'affaire Adama Traoré", assure sa soeur sur RMC

Invitée de RMC, Assa Traoré compare la mort de George Floyd aux USA à celle de son frère, un jeune homme de 24 ans décédé en 2016 à Beaumont-sur-Oise après une interpellation de gendarmerie.

Quatre ans après les faits, la mobilisation se poursuit pour réclamer un éclaircissement des circonstances exactes de la mort d'Adama Traoré, un jeune homme de 24 ans décédé lors d'une intervention de gendarmes. Le comité "La vérité pour Adama" appelle à la mobilisation ce mardi soir à Paris, dans un contexte mondial de contestation des violences policières liée à la mort de George Floyd qui embrase les USA.

"Ils ont eu les mêmes mots: 'Je n'arrive pas à respirer'"

Comme l'explique Assa Traoré, soeur d'Adama et invitée de RMC ce mardi matin, le rassemblement a pour objectif final "la mise en examen des gendarmes concernés" par cette intervention qui a conduit à un débat national sur la technique du plaquage ventral par les forces de l'ordre.

Assa Traoré, explique également pourquoi elle lie la mort de son frère à celle de George Floyd.

"Il a pris le poids de policiers sur le corps, mon frère aussi. Le poids de trois gendarmes, plus de 250 kg. Ils ont eu les mêmes mots [que George Floyd aux Etats-Unis, ndlr] : 'Je n'arrive pas à respirer'."

"J'ai des éléments qui prouvent que la juge a subi des pressions pour exonérer et couvrir les gendarmes"

Concernant l'affaire judiciaire liée à la mort de son frère, Assa Traoré remet en doute l'impartialité des expertises conduites par la justice. Une justice française en qui elle ne fait plus confiance.

"L'expertise sortie il y a quelques jours couvre et protège les gendarmes. On la conteste, elle est mensongère et conduite par des médecins pas spécialistes que nous qualifions de charlatans. La dernière expertise d'un collège d'experts en cardiologie avaient assuré qu'il avait un coeur en pleine santé et qu'il est bien mort asphyxié.
Dans l'affaire Adama Traoré, la justice a peur de la vérité. (...) On a voulu y croire. J'y croyais, mais je ne crois plus en la justice. La reconstitution a été refusée à chaque fois. On n'est pas une vraie enquête mais dans un déni de justice. J'ai des éléments qui prouvent que la juge a subi des pressions pour exonérer et couvrir les gendarmes."

Le collectif va saisir l'ordre des médecins et demande à ce que les juges réalisent une enquête impartiale. "On demande que les gendarmes soient mis en examen, que notre droit soit établi, on demande simplement la justice et la vérité dans la mort de mon petit frère, on ne demande rien d'autre"

J.A.