La justice relaxe les "décrocheurs" d'un portrait du président de la République jugeant leur motif "légitime"

C'est une victoire retentissante pour les décrocheurs de portraits présidentiels. Le tribunal correctionnel de Lyon a prononcé la relaxe lundi contre deux décrocheurs d'un portrait du président de la République dans une mairie.
Avec des mots forts: le juge a estimé que le motif était "légitime". Il estime que la réalité du dérèglement climatique "affecte gravement l'avenir de l'humanité", ce qui légitime d'autres formes de participation des citoyens.
Les deux prévenus, Fanny Delahalle et Pierre Goinvic, deux militants du mouvement ANV-COP21, avaient fait irruption dans la mairie du 2ème arrondissement de Lyon, le 21 février dernier.
"Une décision qui va dans le bon sens de l'histoire"
Avec un groupe de militants écologistes, ils avaient dérobé un portrait du président de la République pour réclamer une action concrète en faveur du climat.
Une première dans ce type de procès. Pierre et Fanny avaient décroché ce portrait d'Emmanuel Macron pour réclamer plus d'action en faveur du climat. La justice leur donne raison, d'où l'émotion de Fanny, à la sortie de l'audience.
"Je l'accueille avec une grande joie. On s'est battus pour avoir cette relaxe et c'est une vraie victoire. On ne peut qu'en être reconnaissants et la prendre comme une décision qui va dans le bon sens de l'histoire."
"J'espère que la décision du juge lyonnais va pousser les autorités à agir"
La justice estime que cet acte de désobéissance civile était légitime, nécessaire, pour inciter l'Etat a faire davantage pour la planète. L'avocat des deux militants, Thomas Fourrey, espère que cette décision fera jurisprudence.
"C'est la première décision en ce sens. J'espère que la décision du juge lyonnais va pousser les autorités à agir, et pourquoi pas les magistrats à se prononcer dans d'autres procès. On va pouvoir s'en servir en tout cas et j'espère qu'il va y avoir une réflexion qui va être amorcée."
Plus de 130 portraits du Président ont été décrochés partout en France. Douze autres procès de "décrocheurs" sont prévus jusqu'en septembre 2020.