Le corps d'une femme retrouvé sous des ordures sur un parking, potentiel 100e féminicide de l'année

C’est potentiellement le 100e féminicide de l’année. Le corps d’une jeune femme a été découvert samedi midi sur un parking à Cagnes-sur-Mer dans les Alpes-Maritimes. Le parquet de Grasse a ouvert une enquête pour homicide. Un individu a été interpellé dimanche après-midi. Le jeune homme, né en 1993, a passé la nuit en garde à vue dans les locaux de la sûreté départementale à Nice.
Il est Présenté, par la justice, comme le compagnon de la victime. Les enquêteurs ont pu le retrouver, et remonter jusqu'à son domicile grâce aux images de vidéo-surveillance de la ville de Cagne sur Mer sur lesquelles on le voit se disputer avec la victime. Il a également été confondu grâce aux témoignages des voisins du couple.
Selon eux, il est environ 2 heures du matin quand la dispute éclate. "Je te quitte", voilà ce que la victime aurait lancé à son agresseur. Les témoins préviennent la police, mais quand la patrouille arrive sur les lieux, la jeune femme a disparu. Son corps est en fait caché sous une couette et des ordures. C'est un riverain qui va le découvrir quelques heures plus tard. Défiguré par les coups, le visage de la victime est méconnaissable. Elle était âgée de 21 ans.
Manque d'actions des politiques
Demain doit s’ouvrir à Matignon une Grenelle pour lutter contre ce type de violence. Un des principaux enjeux d'offrir aux femmes victimes de violences au sein du foyer la possibilité matérielle de quitter un compagnon violent. Avant le début de ce Grenelle, la comédienne Eva Darlan, ancienne présidente du comité de soutien de Jacqueline Sauvage et Luc Frémiot, ancien procureur du tribunal de grande instance de Douai, ont lancé la pétition "Non-assistance à personne en danger". Pour eux, le principal problème, c’est la façon dont les violences conjugales sont abordées par la police et la justice.
"C’est extraordinaire de constater que cet été, une femme est morte tous les deux jours. Ce je vois aujourd’hui, c’est que les solutions qu’on propose, ce sont des solutions d’accompagnement après les violences. C’est-à-dire créer des centres d’accueil pour des femmes. Mais elles doivent rester chez elles, ce sont les auteurs de violences qui doivent être exfiltrés du domicile. Malheureusement, on est dans une situation que les pouvoirs publics ne comprennent pas", affirme Luc Frémiot.
Pour Eva Darlan, dans la plupart des cas de féminicides, il y a des dysfonctionnements à la fois dans la police, mais aussi dans la justice. "La première solution, c’est d’appliquer la loi. C’est hors-la-loi de ne pas prendre une plainte. Et pourtant ça arrive tous les jours. Il n’y a pas de volonté politique concernant la protection des femmes. Et tant que les politiques ne prendront pas leurs responsabilités, ça va continuer", indique-t-elle.
Pour Luc Frémiot, la solution, c’est de "travailler en amont de la violence". "Il faut soigner les agresseurs pour protéger les victimes. Il faut les éloigner du domicile familial. Il faut les doter d’un bracelet électronique pour savoir où ils sont. Et il faut les confier à des centres d’hébergement pour hommes où ils seront suivis par des psychiatres et des psychologues", conseille-t-il.