Le policier qui a tiré sur Nahel muté au Pays basque: "Il aurait fallu de la décence", juge un avocat

Le policier auteur du tir ayant tué Nahel, le 27 juin 2023 à Nanterre, a repris le travail et a été muté au Pays basque, selon les informations de Libération publiées lundi. Début juin, deux juges d'instruction ont ordonné que Florian M. soit jugé aux assises pour meurtre. Une décision dont l'intéressé a fait appel. Sous réserve" de recours, un procès pourrait se tenir devant la cour d'assises des Hauts-de-Seine au 2e ou au 3e trimestre 2026, selon le tribunal.
Le policier "a fait l’objet d’un arrêté de réintégration", signé par délégation au nom du ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, à la suite d’une demande de la Direction générale de la police nationale (DGPN). Il est, malgré tout, toujours sous contrôle judiciaire.
"Dans ce cadre-là, il aurait fallu faire preuve de décence", estime Me Mourad Battikh.
"Il a bien été affecté […] il est sur le district", a confirmé à Sud-Ouest une source policière. La mutation n'a "pas posé de problème" dans les services et Florian M. occupe désormais "plutôt un poste de type bureau depuis quelques semaines". Il ne peut ni porter une arme ni être sur la voie publique lors de l'exercice de ses fonctions.
Un questionnement sur "l'égalité de traitement devant la loi"
"La décision peut être considérée comme choquante", juge ce mercredi sur RMC l'avocat Mourad Battikh. "Je vois au quotidien des magistrats qui ont face à eux des personnes — des instituteurs, des médecins, d'autres professions — et qui les écartent sans aucune difficulté, malgré leur métier, parce qu’il s’agit de tempérer, de faire la lumière, de prendre le temps", développe-t-il au micro des Grandes Gueules.
La mutation de Florian M. s’est officiellement faite "dans l’intérêt du service". Elle correspond aussi aux souhaits de l’agent, selon Libération. "Je pense qu’on est dans quelque chose de problématique. Non pas d’un point de vue juridique — une décision a été prise, il faut la respecter — mais d’un point de vue de ce que cela renvoie comme information, comme image de l’égalité de traitement devant la loi", considère Me Mourad Battikh.