Les policiers toujours mobilisés: "On a nos peurs, nos angoisses, on n'est pas des machines"

Les policiers se sont mobilisés en famille samedi à Evry. - Thomas Samson - AFP
La colère ne retombe pas. Depuis près d'une semaine, les policiers se retrouvent pour des manifestations spontanées partout en France. A Evry samedi, les policiers ont voulu donner un autre visage à leur mobilisation et leur ras-le-bol. Le rassemblement est familial, sans cagoule ni slogan. Marc, policier maître-chien dans les Yvelines est venu avec sa fille Léa qui arbore fièrement "le brassard de papa". En se mobilisant, ce policier veut rappeler qu'un fonctionnaire de police n'est pas qu'un uniforme.
"Quand on croise des effectifs en patrouille, il y a une famille derrière. Il n'y a rien qui mérite qu'une personne qui est là pour défendre les droits des citoyens finisse brûlée ou ne serait-ce qu'insultée", explique Marc.
Face au malaise qu'il ressent, sa femme Katia n'a plus le même regard sur son métier. "Quand il est rentré dans la police j'étais confiante, fière. Là ça fait 8 ans et je suis angoissée, limite je harcèle mon mari pour savoir si tout est ok, c'est quand même dramatique", confie-t-elle. Depuis l'attaque de Viry-Châtillon au cocktail Molotov, les policiers comme Stéphanie veulent davantage que des promesses de renfort et de matériel de la part de leur hiérarchie.
"On est juste des matricules, regrette-t-il. On doit être positionnés à des endroits, on doit faire tel travail et ils ne se rendent pas compte qu'on a aussi nos peurs, nos angoisses, on n'est pas des machines. C'est pas un gilet pare-balles qui nous protège."
"Des solutions crédibles tout de suite"
De nouveaux rassemblements sont prévu à midi mardi prochain devant les palais de justice, mais à l'appel des syndicats cette fois. Un appel auquel ne répondra pas Sam, gardien de la paix, qui dénonce les lenteurs des négociations syndicales.
"On a besoin des solutions crédibles, qui arrivent rapidement, tout de suite. On ne peut pas attendre pendant 50 ans que les syndicats négocient. Les syndicats nous disent effectifs, matériels, ils pensent qu'il n'y a que ça", regrette-t-il.
Pour lui, le malaise des policiers résident aussi dans les ordres de mission reçus. "On vient au commissariat pour faire des choses, pas pour être limités en tout, pas pour qu'on nous interdise sur le terrain, pas pour qu'on soit mis en cause. On n'est pas là pour s'amuser et recevoir des instructions à ne rien faire. Sinon on reste chez nous, et on joue aux cartes", poursuit ce gardien de la paix. Les représentants syndicaux des policiers doivent être reçus par François Hollande en début de semaine.