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Licenciés il y a 15 ans, ils sont obligés de rembourser leurs indemnités de départ

Des salariés d'une entreprise de plomberie avaient été licenciés il y a 15 ans après la faillite de leur entreprise. Mais une décision de justice rendue le mois dernier a annulé ces licenciements et ils doivent désormais rembourser les indemnités touchées, entre 5.000 et 20.000 euros chacun.

Douze salariés normands, licenciés il y a 15 ans après la faillite de leur entreprise, se voient aujourd'hui dans l'obligation de rembourser leurs indemnités de départ. Une décision de justice rendue le mois dernier a tout bonnement annulé leurs licenciements de l'époque.

En 2008, après la faillite de leur entreprise de plomberie, Valérian, Dominique et leurs dix collègues sont licenciés. Après deux ans de bataille judiciaire, ils finissent par être indemnisés, entre 5.000 et 20.000 euros chacun. Insuffisant pour leur avocate, qui leur demande alors de faire appel.

Mais le mois dernier, surprise, la cour d'appel décide d'annuler le licenciement et mandate un huissier pour réclamer aux anciens salariés de rendre l'argent touché.

“Il est arrivé comme ça sans prévenir et il m’a dit ‘vous n’avez plus qu’une semaine avant la saisie des biens immobiliers’. On a l’impression d’être devenu délinquant ou voleur alors qu’on est juste des ouvriers qui ont perdu leur emploi”, indique Dominique.

Une solution à l'amiable espérée

La cour estime que le mandataire judiciaire, en charge de l'entreprise à l'époque, n'avait pas à décider des licenciements. Les voilà donc réintégrés dans une entreprise qui n'existe plus.

“En 2008, on n'arrivait pas à se faire licencier et aujourd’hui, c’est encore pire parce qu’on n’est toujours pas licencié, mais en plus, on doit de l’argent. Je parle un peu au nom de tout le monde, mais on espère qu’il y aura une voie juridique pour nous sortir de là. Mais pour l’instant, rien de sûr”, appuie-t-il.

Avec d'autres salariés, Valérian et Dominique viennent de mandater un nouvel avocat pour tenter de trouver une solution à l'amiable.

Alfred Aurenche avec Guillaume Descours