Loi asile: "La majorité veut imposer sa vision sans partage et sans débat", affirme Eric Ciotti
Comme prévu, l'examen du projet de loi asile et immigration à l'Assemblée nationale a été agité. La nuit dernière, la gauche et une partie de la majorité sont montés au front contre la réduction du délai d'appel, qui doit passer à 15 jours, après le rejet d'une demande d'asile.
"Hostilité unanime des professionnels et des associations"
Les députés socialistes, Insoumis, communistes, radicaux, certains de La République En Marche et du MoDem ont mis en avant "l'hostilité unanime des professionnels et des associations" ainsi que les avis très critiques du Défenseur des droits, du Haut-Commissariat aux réfugiés des Nations Unis (HCR) et de la Commission nationale consultative des droits de l'Homme (CNCDH).
A droite à l'inverse, la réduction apparaît comme un "micro-ajustement". "Vous essayez de montrer à l'opinion publique que vous êtes plutôt ferme" et "à une partie de votre majorité que vous restez généreux", a pointé Guillaume Larrivé des Républicains.
"Tous les groupes d’opposition ont exprimé leur mécontentement"
Malgré les réserves émises par les groupes d'opposition quant au contenu du projet de loi, cet allongement des discussions est de très bon augure pour Eric Ciotti, député LR des Alpes-Maritimes.
"Nous prenons le temps qu’il faut pour débattre. On voit bien que cela gêne la majorité qui voulait un débat au rabais, un débat en catimini et un vote au milieu de la nuit. Tous les groupes d’opposition ont exprimé leur mécontentement quant au déroulement de ces procédures totalement inhabituelles et qui s’assimilent à une volonté de la majorité d’imposer sa vision sans partage et sans débat".
Les débats, qui devaient se terminer ce samedi, devraient finalement durer jusqu'à dimanche pour achever l'examen des 41 d'articles et des quelques 800 amendements restants.