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Ma sœur a été immolée par le feu par son compagnon devant sa petite fille de 7 ans

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TEMOIGNAGE RMC - Ghylaine a été immolée par le feu par son conjoint en septembre 2017, car celui-ci refusait qu'elle le quitte. Sandrine, sa soeur, était l'invitée de RMC.

Sandrine regarde des photos de sa petite soeur, morte il y a deux ans. Aujourd'hui, elle veut raconter son histoire. Pourtant, personne ne l'écoute. 

Malgré ses demandes, elle n'a pas été invitée au "Grenelle sur les violences conjugales", une grande réunion qui débute le 3 septembre, à Matignon où plusieurs ministères sont impliqués, ainsi que des acteurs de terrain, les services publics, des associations...

Pourtant, du côté des proches des victimes c'est la déception: elles affirment ne pas avoir été invitées... et leurs demandes restent sans réponse. "Quand on nous a annoncé qu'il y allait avoir ce Grenelle, nous nous sommes dit: 'Enfin!'. Mais je suis extrêmement en colère de ce manque de respect vis-à-vis des familles, ce manque de considération". 

Un sentiment qu'elle a déjà vécu au commissariat en 2017, lorsqu'elle apprend que sa soeur a été immolée par son conjoint: "On m'a annonce le décès de ma soeur et pas de suivi psychologique, pas d'aide... Rien du tout". Invitée de Jean-Jacques Bourdin, Sandrine raconte:

"Elle a été immolée par le feu devant sa petite fille de 7 ans par son conjoint. Après, bien sûr, avoir reçu de très très violents coups. Elle avait fait part des violences à sa meilleure amie, mais elle n'a pas déposé plainte. Je pense qu'elle ne se sentait pas en danger de mort".

"On a l'impression que les hommes ont un permis de tuer"

Elle veut aujourd'hui témoigner de cette épreuve devant les membres du gouvernement et souhaite que ce Grenelle soit surtout l'occasion d'une prise de conscience. "Je me bats pour ma soeur, bien sûr, mais également pour les femmes qui sont encore vivantes. Il faut absolument qu'elles parlent. Absolument. A leur famille, aux policiers. Car sinon, c'est partir ou mourir aujourd'hui". 

Elle veut que des mesures concrètes soient prises pour protéger les femmes victimes de violences conjugales:

"Il faut qu'on explique ce qui ne va pas: comment j'ai appris le décès de ma soeur, comment ma mère a appris le meurtre de sa fille... Je demande que l'on mette un module de formation pour les policiers en cas de violences conjugales. Si ma soeur avait vu que l'on prend en compte les paroles de femmes qui sont victimes de violences physiques et psychologiques, peut-être qu'elle aurait été parlé à des policiers. Mais aujourd'hui, on a l'impression que les hommes ont un permis de tuer".

Pour manifester leur colère, des proches de victimes de féminicides prévoit de se rassembler devant Matignon le 3 septembre.

Camille Schmitt avec Xavier Allain