Mafia corse "La brise de mer": un procès hors-normes s'est ouvert à Aix-en-Provence

Tribunal d'Aix-en-Provence (illustration) - CLEMENT MAHOUDEAU / AFP
Un procès hors-normes.Pour les deux prochains mois, 16 personnes seront sur le banc des accusés, jugées à Aix-en-Provence pour leur participation à l'assassainat de Jean Luc Codaccioni et Antoine Quilichini, deux mafieux membres du légendaire gang Corse "La brise du Désert", assassinés le 5 décembre 2017.
Ce jour là, l'aéroport de Bastia se transforme presque en scène de film pendant quelques secondes. Un ex-taulard fraîchement libéré vient alors en chercher un autre qui est lui en permission, quand tout à coup, une silhouette surgit: les coups de feu pleuvent en rafales, et deux corps criblés de balles tombent au sol. Le premier, Quilichi, meurt sur le coup, quand Quadoccioni lui décède quelques jours plus tard à l'hôpital.
Alors, depuis ce jour,aucun doute pour les enquêteurs, ce double assassinat est bien un règlement de compte au sein même du gang de la "Brise du Désert". Trois héritiers sont alors soupçonnés d'avoir voulu venger la mort de leurs pères. Parmi eux, le fils du tristement célèbre Francis Mariani, et puis, Chritophe Guazellli, ex-footballeur de 32 ans, qui est lui accusé d'être le tireur présumé. Leurs deux pères, considérés comme fondateurs de la mafia Corse, ont été abattus en 2009.
Un règlement de compte qui s'inscrit dans une véritable vendetta
Les membres de la "Brise du Désert" s'entretuent depuis maintenant plus de 15 ans. Une guerre fratricide qui tourne autour de deux figures historiques du gang mafieux, celles de Richard Casanova et Francis Mariani. Le premier, considéré comme le cerveau de la bande, formait un duo emblématique avec le second, qui était lui craint pour sa violence.
Racket, assassinats par dizaines, menaces sur les élus et mainmise sur le BTP et les marchés publics, à eux deux ils ont posé leur empreinte mafieuse sur toute l'île corse et ses institutions.
Deux amis très proches qui ont finit par se haïr, à tel point qu'en 2008, Mariani abat de 17 balles de kalachnikov celui qui fut son meilleur complice. Un an plus tard, il meurt à son tour dans une explosition orchestrée. Le début d'une guerre fratricide, deux clans s'entre dévorent depuis avec à leur tête les enfants de chacun des parrains corses.