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Manifestations après le 49.3 sur les retraites: 310 interpellations dans toute la France

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a annoncé 310 interpellations dans toute la France, en marge des manifestations contre l'utilisation du 49.3 contre la réforme des retraites. Il a dénoncé "la bordelisation" du pays.

Il y a eu 310 personnes interpellées ce jeudi en France, dont 258 à Paris en marge des manifestations contre le recours du gouvernement au 49.3 pour l'adoption de la réforme des retraites, a annoncé ce vendredi Gérald Darmanin.

"L'opposition est légitime, les manifestations sont légitimes, le bordel ou la bordélisation non", a poursuivi sur RTL le ministre de l'Intérieur en dénonçant notamment "des effigies brûlées" à Dijon et des "préfectures prises pour cible" en fin de journée jeudi. "Les places des églises et des villages, c'est pas des ZAD", a-t-il dit.

Des manifestations improvisées, parfois initialement autorisées par la préfecture comme à Paris, ont dégénéré ce jeudi après l'annonce par la Première ministre Elisabeth Borne de l'utilisation du 49-3 pour faire passer la réforme des retraites.

Des canons à eau utilisés à Paris

A Paris, les manifestants se sont réunis place de la Concorde à l'appel de l'intersyndicale et ont rapidement été rejoints par un contingent de 1.600 étudiants. Les forces de l'ordre ont bloqué le pont qui mène à l'Assemblée nationale. Dans la soirée, la situation s'est tendue quand la police a donné l'ordre de dispersion.

Des feux de poubelles ont été allumés, alors que des milliers de tonnes de déchets jonchent les trottoirs de la capitale où les éboueurs sont en grève depuis 12 jours. Des véhicules ont également été incendiés et des projectiles lancés en direction des forces de l'ordre, qui ont répliqué avec des canons à eau. En tout, 258 personnes ont été interpellées avant que le calme ne revienne.

À Rennes, huit personnes ont été interpellées. Les CRS ont été visés par des tirs de mortier et de nombreux actes de vandalismes ont été recensés. "Notre ville est ce soir le théâtre de violences urbaines sidérantes. J’ai activé en début de soirée la cellule de crise municipale", a dénoncé sur Twitter la maire socialiste de la ville Nathalie Appéré.

Des mannequins à l'effigie de plusieurs ministres brûlés à Dijon

Comme à Rennes, la manifestation a aussi dégénéré à Nantes. Des feux d'artifices ont été tirés en direction des forces de l'ordre et des feux de poubelles ont été allumés. Des vitrines ont été brisées et plusieurs bâtiments tagués.

À Dijon, comme l'a déploré Gérald Darmanin, des manifestants ont brûlé des mannequins à l'effigie d'Emmanuel Macron, du ministre du travail Olivier Dussopt, d'Olivier Véran et d'Elisabeth Borne place la République.

Enfin à Marseille, les manifestants s'en sont pris à des agences bancaires, des boutiques de téléphonie et des magasins de vêtements avant de mettre le feu à des poubelles et des bennes à ordures.

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