"On peut encore gagner": pourquoi l'intersyndicale attend le 23 mars pour sa prochaine mobilisation
A la suite du recours à l'article 49-3 par le gouvernement pour faire passer sa réforme des retraites, l'intersyndicale a appelé jeudi soir à une neuvième journée de mobilisation dans un peu moins d'une semaine, le jeudi 23 mars.
Elle invite d'ici là les Français à "mener des actions calmes et déterminées" et "appelle à des rassemblements syndicaux de proximité ce week-end".
Pas de grosse mobilisation prévue avant jeudi prochain, mais des petites selon Catherine Perret, secrétaire confédérale de la CGT en charge des retraites. “On n'attend pas vraiment jeudi parce qu’il ne vous a pas échappé qu’on appelle à plusieurs dates. On appelle dès ce week-end à des rassemblements là où les gens vivent, habitent. Dans les villages, dans les petites localités, au plus près de chez eux”, indique-t-elle.
L'objectif est de cristalliser la colère des Français dans les campagnes et dans les villes contre l'utilisation du 49.3, pour rassembler avant la grande manifestation de jeudi prochain. Il faut faire monter la pression le plus vite possible pour forcer le gouvernement à renoncer à sa réforme des retraites selon Benoît Teste, secrétaire général de la FSU.
“Cette colère qui est la nôtre, elle va se transformer en mobilisation. D’une certaine manière, on est encore dans cette dernière ligne droite où on peut encore gagner si on donne ce dernier coup”, assure-t-il.
Laisser la place pour les motions de censure
Un dernier coup de collier pour mettre fin à l'obstination d'Emmanuel Macron selon Dominique Corona, secrétaire général adjoint à l'UNSA.
“Il n’est pas encore trop tard pour que le président de la République entende et dise, je retire. Il faudrait qu’on soit encore plus nombreux dans la rue. Il faut qu’il comprenne une bonne fois pour toute que personne ne veut de cette réforme”, assure-t-il.
Il appelle donc le président de la République à la raison avant que les manifestations ne dégénèrent. “S’obstiner, c’est abîmer la France et quand on aime la France, il ne faut pas l’abîmer”, appuie-t-il.
La date de jeudi a été choisie par l'intersyndicale pour laisser le temps aux militants de mobiliser autour d'eux et de s'organiser, mais aussi pour laisser la place à une éventuelle motion de censure visant le gouvernement, une séquence politique avec laquelle les syndicats ne veulent pas interférer.
Certains d'entre eux ont aussi émis le souhait de ne pas perturber les épreuves de spécialité du bac, qui ont lieu de lundi à mercredi. Une intersyndicale renforcée par l'usage du 49-3, ses membres estimant que ce passage en force est la preuve que les deux mois de mobilisation massive sont réussis, puisque le gouvernement n'a pas su trouver de majorité.