Marche blanche à Nanterre après la mort de Nahel: "C’est une façon de canaliser la colère"

Le rendez-vous est fixé à 14h, à la préfecture de Nanterre (Hauts-de-Seine). Une marche blanche est organisée ce jeudi, 48 heures après la mort de Nahel (17 ans) lors d’un contrôle de police, à l’appel de sa mère. Alors que des violences ont éclaté ces deux dernières nuits, à Nanterre et dans de nombreuses villes en France, certains ont l’espoir que ce rassemblement permette d’apaiser la situation. "Quand il y a des marches, c’est une façon de canaliser la colère. Cela permet qu’on marche et qu’on parle tous ensemble. S’il n’y avait rien, ce serait pire. La parole sera toujours plus forte que la violence", explique Yazid Kherfi, fondateur et directeur de l’association Médiation Nomade, sur RMC.
"Il faut dialoguer, échanger, multiplier les endroits où on peut parler. J’espère que nous serons tous là, avec des mamans qui ont connu Nahel, ajoute Rossana Morain, fondatrice et directrice du Centre d'action sociale et culturel de Nanterre. Ce gentil garçon qui faisait partie intégrante de ce petit quartier du Vieux Pont, à Nanterre. On sera tous là pour accompagner la famille, rendre hommage à Nahel. J’aimerais que les choses se passent bien, qu’il n’y ait pas de débordements. Il y aura des familles, des mamans, des enfants, des jeunes… J’espère que les choses se passeront au mieux cet après-midi."
"La ville a été encore saccagée"
Dans les rues de Nanterre, où aura lieu la marche, les dégâts occasionnés seront forcément visibles. "Ça a été très compliqué pour les habitants de Nanterre cette nuit, confirme Rossana Morain. La ville a été encore saccagée. Je suis très émue. Bien évidemment, je comprends la colère des jeunes, des habitants, et je la partage tout à fait. Nahel n’aurait jamais dû mourir, pas dans ces circonstances en tout cas. On ne peut pas mourir comme ça. Mais il est temps que cela s’apaise."
"Quand il n’y a plus d’espérance, quand on ne croit plus en rien, quand on ne croit plus en l’autorité, je peux comprendre que la façon d’agir est complètement incohérente, explique-t-elle. C’est plus compliqué que de dire ‘je condamne’ ou ‘je ne condamne pas’. Quand on n’a plus d’espoir, quand on se sent marginalisé, quand on voit qu’il y a des impunités régulières, ça peut se comprendre. Mais là, le centre de loisirs du quartier, qui a accueilli Nahel quand il était petit, et tous les enfants du quartier, qui a été complètement saccagé, je me pose des questions sur ces actes. Cela va toucher les familles. C’est un quartier où il y a des difficultés sociales, en alerte rouge sur tous les indicateurs sociaux. Tout ce qui se passe aujourd’hui va se rajouter à ces problèmes."