Marche républicaine - Anissa: "Les fous n'ont ni religion ni couleur"

Jeunes manifestants tenant des affichettes "Coexist", à Rennes, le 11 janvier, où 115.000 personnes sont descendus dans la rue en hommage aux 17 victimes des frères Kouachi et d'Amedy Coulibaly. - Jean-François Monnier - AFP
C'est une anonyme parmi la foule gigantesque qui a submergé les rues de Paris, dimanche. Comme les 1,5 millions d'autres manifestants de la capitale, Anissa, musulmane de 27 ans, est d'abord venue pour rendre hommage aux victimes, pour dénoncer les horreurs commises par les frères Kouachi et Amedy Coulibaly et pour "défendre la liberté". Mais elle souhaite aussi que l'union nationale et la solidarité exprimée par les manifestants se poursuivent au quotidien, que l'image de Français chrétien, musulmans, juifs ou sans religion ne jaunisse pas avec le temps.
"Je ne veux plus avoir à me justifier parce qu'il y a des fous qui ont tué des gens"
"En tant que musulmane, j'ai peur de sortir parce qu'il va y avoir des conséquences et des victimes collatérales", craint-elle, rappelant que depuis les attentats de la semaine dernière, "il y a des mosquées qui ont été attaquées, des filles qui ont été agressées". En pleurs, elle implore : "Moi je ne veux plus avoir à me justifier parce qu'il y a des fous qui ont tué des gens. Moi je suis ici parce que je suis française et pour montrer que je soutiens tous mes concitoyens. Je pense à toutes les victimes de ce drame et je pense aussi aux policiers qui sont morts pour nous. Et peu importe qui sont les auteurs (des crimes) parce que les fous n'ont ni religion ni couleur".