"Marcher c’est montrer qu’on est déterminé": un an après avoir vu leurs enfants mis a genoux par la police, les mères de Mantes-la-Jolie défilent pour réclamer justice

Ils étaient 151 enfants, agenouillés, les mains sur la tête pendant plusieurs heures lors d'une opération de police dans les Yvelines. C'était il y a tout juste un an, le 6 décembre 2018, à proximité du lycée Saint-Exupéry de Mantes-la-Jolie, en plein mouvement de contestation des lycéens contre la plateforme Parcoursup. Quelques poubelles avaient brûlé, la police était arrivée et la situation avait dégénéré. La scène, filmée par un policier, avait fait le tour des réseaux sociaux. Un an après, l'enquête de l'IGPN, la police des polices, a été classée sans suite. Les policiers n'ont pas été inquiétés.
Mais ces lycéens et leurs parents ne désarment pas : 151 mamans, membres du collectif des jeunes du Mantois signent un appel pour "une marche de la justice et de la dignité", aujourd'hui à Paris. La marche doit partir de Barbès à 14h. Ils entendent dénoncer une "injustice impardonnable".
Pas de faute selon l'IGPN
"Le traitement subi par les lycéens ce jour-là il est abject, pace qu’ils ont été soumis pendant plusieurs heures à la violence, verbale et physique. Certains sont restés près de quatre heures agenouillé et tête baissée. On sait qu’ils seront marqués à vie par cette injustice. Il doit y avoir réparation et marcher c’est montrer qu’on est déterminé et que cette réparation passe par la justice", fait valoir la cofondatrice du collectif Yessa Belkhodja.
Le 6 décembre dernier, 151 jeunes avaient été interpellés en marge d'une mobilisation lycéenne à Mantes-la-Jolie. Ils avaient été agenouillés par les policiers mains sur la tête et étaient restés dans cette position plusieurs heures. En juillet dernier, l'IGPN avait classé l'affaire sans suite: "Le fait de retenir les personnes interpellées en position à genoux ou assise, entravées pour certaines d'entre elles, apparaît justifié par le contexte exceptionnel de violences urbaines graves et le nombre de personnes devant être conduites dans les locaux de police, nécessitant une organisation matérielle incompressible", avait estimé la procureure de Nanterre en charge du dossier.