Menace terroriste: "La France est toujours visée" assure Laurent Nunez
La France est-elle encore menacée par le terrorisme ? "Oui", répond très clairement Laurent Nunez, le coordonnateur national du renseignement et de la lutte contre le terrorisme, dans "Apolline Matin" ce mercredi sur RMC et RMC Story.
"Nous sommes toujours visés, explique-t-il. En France, c’est surtout une menace endogène. Des acteurs isolés sur le territoire qui passent à l’action, qui se radicalisent très vite. C’est une menace difficile à détecter mais beaucoup d’attentats sont déjoués, encore récemment dans la Drôme. Et il ne faut pas négliger la menace projetée, qui nous a frappé en novembre 2015, qui a frappé la Belgique en mars 2016, avec des équipes qui pourraient venir de l’extérieur. L’Etat islamique a toujours cette velléité."
"L’Etat islamique se reconstitue"
Selon Laurent Nunez, les forces de Daesh sont en train de se reconstruire dans le désert syrien. Et c’est notamment pour cela qu’il a été décidé de rapatrier en France des femmes djihadistes, avec leurs enfants, qui étaient détenues dans des camps de prisonniers.
"On voit que l’Etat islamique se reconstitue, assure le coordonnateur national du renseignement et de la lutte contre le terrorisme. On sait qu’un certain nombre de djihadistes qui étaient sur zone sont rentrés dans leurs pays, au Maghreb, dans les Balkans, sans forcément être judiciarisés. Ça continue à constituer des menaces pour nous. Et donc les services sont évidemment très attentifs."
"Il faut qu’on reste extrêmement vigilant"
Selon Laurent Nunez, le niveau de menace n’est pas impacté par la fin du procès des attentats du 13-Novembre. "On ne peut pas dire que le niveau a baissé, souligne-t-il au micro de RMC. Il faut rester attentif en permanence. Il y a des groupes partout dans le monde qui ont toujours des velléités d’attaquer les démocraties occidentales, dont la France. Les services de renseignement travaillent de manière remarquable. Leurs moyens ont été augmentés. Les partenariats avec les services étrangers se sont renforcés. Mais il faut qu’on reste extrêmement vigilant. On ne peut pas dire que la menace a baissé. Elle a changé de nature, c’est indéniable. On a plus une menace endogène sur le territoire national. La menace projetée nous semble moins probable, mais toujours réelle quand même. Il faut qu’on s’adapte en permanence."