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Police-Justice

Mohamed Amra: "Les fugitifs nous ridiculisent tous, donc quand on les chope, il ne faut pas les rater"

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Après neuf mois de traque, Mohammed Amra a été arrêté ce week-end en Roumanie. Un dénouement "heureux" donc. Il n'est pas le seul fugitif à avoir longtemps échappé à la police.

Les délinquants en cavale, ça a toujours un petit côté romantique. Et c’est bien le problème. Ils se prennent pour Zorro alors que ce sont des vulgaires criminels. Leur courir après, ça coûte des fortunes, ça inquiète les gens honnêtes, bref ça n’a rien de charmant. Par définition, un voyou qui n’est pas derrière les barreaux, c’est un danger permanent.

Un des fugitifs les plus tristement célèbres, c’est Adolph Eichmann. Eichmann, c’était un criminel de guerre nazi, un des responsables de la Shoah. A la fin de la guerre, il arrive à s’échapper d’Allemagne pour l’Italie. Là-bas, le Vatican lui procure un faux passeport grâce auquel il fuit à nouveau, cette fois en Argentine. Et en toute détente, Eichmann refait sa vie à Buenos Aires, sous une fausse identité, sans éveiller le moindre soupçon. Mais après plus de dix ans d’une traque acharnée, les services secrets israéliens, le Mossad, finissent par l’arrêter en pleine rue, en 1960. Il est ramené en Israël. Son procès sera un des plus retentissants du XXe siècle.

Mesrine, Ferrarra...

Et des bandits "ordinaires" arrivent aussi à se planquer pendant longtemps. Il y a quand même des génies du crime. A commencer par celui qu’on appelait l’ennemi public numéro 1. Je parle bien sûr de Jacques Mesrine. En 1978, il s’évade de la prison de la Santé. C’est le début d’une cavale de 18 mois. Le voyou le plus célèbre de France multiplie les hold-ups et les agressions, mais il reste introuvable. Il nargue la police avec une insolence délirante. Rendez-vous compte, il va même jusqu’à donner une interview au journal Paris Match. Mais la police finit par le localiser. Alors que Mesrine est au volant de sa voiture à Paris, des policiers ouvrent le feu. Il est tué sur le coup.

La matinale 100% info et auditeurs. Tous les matins, Apolline de Malherbe décrypte l'actualité du jour dans la bonne humeur, avec un journal toutes les demies-heures, Charles Magnien, le relais des auditeurs, Emmanuel Lechypre pour l'économie, et Matthieu Belliard pour ses explications quotidennes. L'humoriste Arnaud Demanche vient compléter la bande avec deux rendez-vous à 7h20 et 8h20.
Chevallier remonte le temps : Les grandes cavales de l'histoire - 25/02
3:13

Donc en fait, on va parfois chercher très loin, alors que les criminels sont sous nos yeux. C’est le cas d’Antonio Ferrara. Lui aussi, un braqueur multirécidiviste. Il s’évade de la prison de Fresnes en 2003, avec l’aide d’un commando. Pendant quatre mois, les polices du monde entier sont à sa recherche. Ferrara change d’apparence : il perd du poids, se teint les cheveux en blond et se fait même refaire le nez. Et ni vu ni connu, il passe l’été dans le sud de la France, à Saint-Raphaël. La journée, il bronze sur des plages, et la nuit il fait la teuf en boîte de nuit. Au nez et à la barbe de tout le monde. Mais lui aussi finit par commettre une erreur : il est arrêté à Paris, dans un bar, le Peanut’s café, en face du Palais omnisports de Bercy. Tout ça pour ça.

A chaque fois, on dirait des scènes de film. C’est tout le problème. Une cavale, c’est pas comme un procès, c’est un divertissement, il y a plusieurs épisodes, des rebondissements. Bref, c’est une vraie histoire qui passionne tout le monde et qui du coup fait complétement oublier le crime d’origine. C’est aussi une insulte faite à la société. Ca démontre qu’un seul individu peut surpasser la police. Bref, les fugitifs nous ridiculisent tous. Donc quand on les chope, faut pas les rater.

Arthur Chevallier (édité par J.A.)