Mort de Cédric Chouviat: "J’étouffe", un cri d’agonie répété sept fois pendant l'interpellation
"J'étouffe". Ce sont les derniers mots prononcés par Cédric Chouviat lors de son interpellation par les forces de l'ordre le 3 janvier dernier à Paris. C'est ce que révèle l'analyse de plusieurs vidéos de l'arrestation de ce livreur de 42 ans. Plaqué au sol par trois policiers lors d'un contrôle routier tendu, il avait perdu connaissance avant de décéder 48 heures plus tard à l'hôpital.
Lorsqu’il est interpellé, Cédric Chouviat décide de filmer la scène avec son téléphone portable. Tous ses échanges avec les quatre policiers sont enregistrés. Les vidéos et les sons, le site Médiapart y a eu accès.
“Les enregistrements révèlent que premièrement, monsieur Chouviat n’a pas menacé les policiers, qu’ils l’ont insulté, et que les policiers ont fini, sans aucune raison valable à utiliser des techniques très violentes qui peuvent entraîner la mort, c’est-à-dire la clef d’étranglement et le plaquage ventral”, indique Edwy Plenel le fondateur du site.
"Ils ne l'ont pas entendu", affirme l'avocat des policiers
Toujours selon les enregistrements, Cédric Chouviat alors menotté répète “j’étouffe” à sept reprises. Les policiers le gardent pourtant plaqués au sol pendant de longues minutes. Selon leur avocat, maître Laurent Franck Lienard, les forces de l’ordre n’ont pas entendu les plaintes du livreur.
“Ils ne l’ont pas entendu parce qu’ils étaient en bordure de voie de circulation et il y avait beaucoup de voitures qui passaient. Ils étaient en train de lutter contre monsieur Chouviat pour obtenir ses bras et passer un menottage afin de l’interpeller, mais il se débattait”, affirme-t-il.
Dans les colonnes du Parisien, le père de Cédric Chouviat explique qu’il n’a plus confiance en la police, coupable à ses yeux de beaucoup trop de mensonges depuis le premier jour.