Mort de Timéo: 8 ans après, ses parents attendent encore un jugement

Huit ans après la mort de Timéo, sa famille va enfin connaître la décision de justice. Le tribunal correctionnel de Nancy rend son jugement ce vendredi matin après la mort du jeune garçon de 4 ans à l'hôpital d'enfants de Brabois à Nancy en 2015.
Accueilli après une chute à moto, il avait reçu une dose mortelle de Colchicine, un anti-inflammatoire.
Cela fait 8 ans qu'Elodie et Julien, les parents de Timéo, attendent ce jugement. Mais ils ne se font pas d'illusions et ils auraient aimé des réquisitions plus lourdes. Fin novembre, les réquisitions étaient d'un an d'emprisonnement avec sursis pour les trois soignantes, accusées d'homicide involontaire. Une amende de 50.000 euros a été requise contre le CHRU qui comparaissait comme personne morale, pour la désorganisation de son service de médecine infantile et de sa pharmacie.
“On estime que la vie de mon enfant vaut 50.000 euros… Après, au niveau du personnel soignant, un an avec sursis, ce n’est pas ça qu’on attend. On veut quand même quelque chose qui les fait réfléchir”, explique Elodie.
Une défaillance globale au niveau de l'hôpital?
C'est aussi des aveux qu’aimeraient entendre ces deux parents. De la part des soignants qui ont prescrit et administré une dose 16 fois supérieure à la normale. “Quelqu’un l’a bien faite cette erreur. Mais ils refusent d’admettre qui l’a commise et qui nous donnerait cet oxygène en nous disant ‘voilà c’est telle personne qui a fait la connerie’. Mais en fin de compte, ils se murent tous dans leur silence”, regrette la mère de Timéo.
Mais la responsabilité est ailleurs selon maître Frédéric Berna, l'avocat de la cardiologue qui a délivré la prescription.
“Ma cliente a donné un diagnostic dont tout le monde a dit qu’il était le bon. Simplement, il a été mal interprété. Aucun logiciel de pharmacovigilance n’a donné l’alerte. Il y a un système global de l’hôpital qui a été complètement défaillant et on essaye de faire payer les lampistes alors qu’ils nous rien à se reprocher en vérité”, estime-t-il.
Maître Berna qui assure qu'il fera appel si sa cliente est condamnée.